Paris, le 27 mai 2016 — La Quadrature du Net publie ici un communiqué du Syndicat de la magistrature, du Syndicat des Avocats de France, de La Quadrature du Net, du Cecil et de Creis-Terminal, membres de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN).
Sale (prin)temps pour les libertés. Une troisième prorogation de l’état d’urgence a été adoptée le 19 mai sans vrai débat, comme par fatalisme, au nom de la sécurisation de l’Euro de football et du Tour de France. Parallèlement, la loi sur la réforme pénale et la lutte antiterroriste votée en mai introduit dans le droit de nombreuses prérogatives de l’état d’urgence, installant les principes de l’état d’urgence permanent et de la régression des droits.L’expérience d’un semestre sous cet état d’exception aurait dû finir de convaincre les élus que l’état d’urgence est tout aussi inutile à la lutte contre le terrorisme – qui nécessite en réalité de minutieuses enquêtes judiciaires sur ces réseaux criminels – que dangereux pour les libertés.
En 2008, crise financière et renflouement des banques à coups de milliards, pas de réaction. En 2009, loi Hadopi et limitation des libertés internet, pas de réaction. En 2014, loi Cazeuneuve qui autorise notre surveillance numérique, pas de réaction. En 2015, institutionnalisation de l’état d’urgence, pas de réaction. En 2016, volonté de modifier le droit du travail et c’est une levée de boucliers. J’aimerais savoir pourquoi. Avec mes gros sabots, je vois deux familles de réponses (non exclusives l’une de l’autre).
L’actualité « politique » de ce mois n’est pas très « chargée », mise à part les coups de gueules habituels … il restent tout de même quelques sujets importants :
Il s’en passe de bien belles au Sénat en ce moment lors de l’examen du projet de loi « santé » de Marisol Touraine. Sur le front du tabac, Bluetouff nous a déjà fait un bel exposé sur les tirages de ficelles du lobby des buralistes pour s’octroyer l’exclusivité de la vente des vapoteuses. Le Canard, dans son édition d’hier, en rajoutait une couche sur le fameux « paquet neutre », que le gouvernement avait réussi à imposer en cours de route lors des débats à l’Assemblée au mois d’avril, et que les sénateurs et sénatrices, de tous bords, y compris socialo-cocos, ont rejeté en bloc. Mais dans cette loi, il y a d’autres belles occasions d’apprécier la porosité de nos parlementaires aux stratégies d’influence des industriels. Et pour qu’un texte sur la « santé publique » trouve quelques arrangements avec les intérêts privés.
Je n’y connais pas grand chose dans ce domaine, mais j’ai vu dernièrement dans la salle d’attente de mon médecin des affiches qui exposent les problématiques de cette loi & ça « fait peur » …
Nous sommes toutes & tous concernés par ce qui sera finalement voté : il est « urgent d’agir » pour « limiter la casse » … si c’est encore possible !
Autre projet de loi très important à l’étude en ce moment … c’est pas encore gagné !
A mon tour de faire un retour sur mes différentes contributions au projet de loi relatif au numérique ou, comme il est présenté sur le site de contribution « République Numérique », le « projet de loi pour une République numérique ».
Là encore, on peut constater que nos dirigeants ne semble vraiment pas être « doués » dans ce domaine … pourtant nos « experts » en la matière ont pleins de très bonnes propositions …
Paris, le 2 octobre 2015 — La consultation publique sur l’avant-projet de loi numérique a pour objectif de faire remonter les demandes des citoyens et organisations quant aux améliorations à apporter sur le texte du projet de loi.
… mais seront-elles prises en compte ? J’ai malheureusement quelques doutes …
… quoique (puisque le gouvernement a mis une plateforme en ligne) :
Le gouvernement a lancé une consultation sur l’avant projet de loi « pour une République numérique » qui se termine le 18 octobre 2015. Ouverte à tous, elle a pour objectif de recueillir les avis de chacun sur le texte en cours d’élaboration. Chacun peut aussi proposer des amendements ou de nouveaux articles, avant que le projet de loi soit finalisé et déposé à l’Assemblée nationale. C’est une opportunité pour faire entendre notre voix.
L’April vous invite tous à participer : c’est en effet la première fois qu’un texte de loi du gouvernement est ainsi ouvert à la relecture et aux propositions citoyennes avant même sa présentation en Conseil des ministres. La plate-forme dédiée permet de formuler son opinion. Malgré ses limites, c’est une opportunité de s’exprimer sur chacun des sujets, de formuler des amendements voire de nouveaux articles. Le gouvernement s’est engagé à répondre aux propositions qui auront recueilli le plus de votes. Il est donc important de regarder attentivement les propositions qui ont déjà été soutenues, afin d’éviter l’éparpillement des propositions.
Depuis quelques jours, et jusqu’au 18 octobre, il est possible de contribuer à la consultation République Numérique, reposant sur le rapport Ambition Numérique du CNNum. Mais le travail du CNNum est passé par les différents filtres ministériels. Certaines propositions sont remises à plus tard (une autre loi sur le numérique, plus orientée sur l’économie numérique ?), d’autres ont été diluées.
Où trouver les bons amendements ?
Bien des associations ont profité de l’occasion pour faire d’excellentes propositions :
Plus que quelques jours pour participer à la consultation sur l’avant-projet de loi français « République numérique » : lancée par le gouvernement, elle se termine ce dimanche.
Certes, personne n’est dupe, chacun reste méfiant et dubitatif, mais puisque cette possibilité est donnée, profitez de ces quelques jours qui restent pour voter, vous exprimer, faire des propositions, soumettre des modifications, des articles, enfin participer.
Le gouvernement s’est engagé à répondre aux propositions qui auront recueilli le plus de votes, et, bien entendu, ces réponses une fois publiées, seront à étudier attentivement.
Comme il reste très peu de temps pour analyser en détail les plus que nombreuses participations que l’on trouve sur le site du gouvernement (près de 5 000 à 6 jours de la clôture), voici regroupées les suggestions faites par les organisations les plus engagées autour des problématiques de libertés informatiques. Votre soutien sera le bienvenu.
Je note en particulier les propositions suivantes (coups de cœur parmi celles proposées) :
la publication du code source des logiciels par le secteur public ;
le recours aux systèmes libres et aux logiciels libres dans le secteur public ;
l’arrêt des racketiciels (vente forcée ordinateur/logiciels) ;
éviter la légalisation du copyfraud ;
élargir les possibilités d’action contre les atteintes au domaine commun informationnel ;
reconnaître les communs volontaires ;
préciser le périmètre d’application de la Neutralité du Net ;
affirmer le droit et encourager l’usage du chiffrement des communications ;
autoriser les actions de groupe notamment en matière d’atteinte au droit sur les données personnelles et la neutralité du Net ;
consacrer un droit d’information sur les modalités du stockage des fichiers et données-utilisateur ;
instaurer des sanctions pénales pour les atteintes au domaine commun informationnel ;
créer un Registre National du Domaine Public ;
créer un droit de citation audiovisuelle ;
promouvoir la mise à disposition de livres numériques dans les bibliothèques publiques ;
A propos de ce dernier amendement, on constate qu’il permet à chaque internaute de récupérer ses données dans un format lisible par une machine pour les transférer chez un autre fournisseur de service.
Je vous encourage donc à voter pour ces amendements … (entre autres)
(tiens, on dirait encore un « mini dossier »…)
J’espère que malgré les quelques « bricoles » évoquées qui « coincent un peu », ces propositions aiderons nos gouvernants à mieux comprendre le « numérique » !
Dans le cadre de la semaine du revenu de base qui a eu lieu le mois dernier, je voulais à nouveau revenir sur ce sujet ô combien important tant le malaise est grand dans la société d’aujourd’hui :
Choisi par UBI-Europe, le réseau européen pour le revenu de base, le thème de la huitième édition internationale de la semaine du revenu de base, qui sera aussi la troisième en France, sera « le revenu de base, un filet de sécurité pour la vie ». Tous les groupes locaux du MFRB se sont mobilisés pour organiser des événements du 14 au 20 septembre 2015. En voici la liste, non exhaustive, certaines annonces d’événements pouvant encore nous parvenir. Revenez visiter cette page…
De l’info est aussi assurée sur une page Facebook dédiée et sur notre compte twitter de manière ponctuelle. D’autres infos sur les événements créés au niveau européen sont disponibles sur le site du B.I.E.N.
Pour mémo, si vous voulez en savoir plus sur ce qu’est le revenu de base, je vous invite à consulter ce site :
Ce site web sert à financer, diffuser, valoriser ces différentes créations. Nous vous souhaitons une bonne visite !
ou encore cette définition :
Le revenu de base est un revenu versé par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation de travail, selon la définition du Basic Income Earth Network (BIEN). Il reconnaît la participation de l’individu à la société, indépendamment de la mesure de l’emploi.
Partout à travers la planète, des actions sont menées pour « faire avancer » cette idée qui est « LA » solution aux problèmes actuels … il n’y a qu’à consulter cette liste :
Lancé l’année dernière grâce à une page Facebook à l’occasion de la 7ème Semaine internationale, Revenu de base Québec est une initiative citoyenne qui entend contribuer à la mise en place du revenu de base au Québec. Nos amis canadiens disposent maintenant d’un site où ils diffusent l’état de la réflexion sur le projet dans leur état canadien. Pour Revenu de base Québec, le revenu de base sera le grand projet social du 21e siècle.
En collaboration avec d’autres associations québequoises également favorables au revenu de base, Revenu de base Québec s’inscrit pleinement dans la Semaine du revenu de base avec plusieurs événements.
Après l’Île-du-Prince-Édouard et les villes d’Edmonton et de Calgary, c’est cette fois la ville de Thunder Bay, dans l’Ontario, qui apporte publiquement son soutien au revenu de base. Son maire, Keith Hobbs, a déclaré que la mise en place d’un revenu de base, couplé à l’engagement de loger les sans-abri, constitue la meilleure stratégie pour redonner à chaque individu sa propre estime de soi, lutter contre la pauvreté, la toxicomanie et l’absence de domicile fixe.
Ce revenu de base peut être déterminé de différentes manières, chacun étant libre de ces choix, mais il faut prévoir tous les cas de figure, au cas où !
Tous les ans, les citoyens Alaskiens reçoivent un chèque issu de la rente pétrolière de son territoire. Cette année, le montant du dividende est très élevé, mais l’avenir de cette forme de revenu de base est aujourd’hui menacé par une partie de la classe politique.
Dans certains cas particulier, il y a urgence & il faudrait prendre les bonnes décisions :
L’Europe doit montrer une réelle solidarité avec la Grèce. UBIE, réseau européen pour un revenu de base, demande que s’applique à l’échelle européenne un revenu citoyen pour protéger les plus vulnérables.
Cet article est la reprise d’un communiqué de presse publié par UBIE (Unconditional Basic Income Europe), le réseau européen auquel le MFRB est affilié. Il a été initialement publié en anglais le 11 août dernier.
En effet, nos « grand économistes » commence à y penser fortement … j’ai hâte !
La Banque centrale européenne pourrait relancer l’économie en commençant à distribuer un revenu de base.
La zone euro a clairement besoin d’un instrument économique, autant flexible que structurel, qui puisse être utilisé par la banque centrale pour relancer l’économie quand il en est besoin. Une politique s’engageant, même de façon minime, dans la mise en place d’un revenu de base pour le peuple répondrait précisément à ce besoin.
Vous rappelez-vous comment était-ce avant la crise ? Lorsque le taux de croissance était au vert et que l’inflation était stable ? Lorsque la monnaie unique européenne semblait n’avoir que des avantages ? Les souvenirs de cette époque se sont vite évanouis. Surtout avec la stagnation persistante des salaires, les inégalités croissantes et les taux d’intérêt qui se sont réduits à un niveau qui n’a jamais été aussi bas. N’existe-t-il vraiment aucun moyen d’en sortir ?
Contraitement à ce que certains en pense, il y a de nombreux bénéfices à la mise en place d’un tel revenu « complémentaire » …
Le gouvernement belge fait la chasse aux chômeurs, renforce l’exclusion des jeunes des allocations d’insertion et brandit fièrement l’injustice fiscale d’un prétendu « tax shift », faisant une fois de plus payer le prix fort aux ménages. L’Europe semble prisonnière de sa politique d’austérité, éloignant toujours un peu plus ses citoyens du projet européen de solidarité. Le monde vit une ère de mutation exceptionnelle : globalisation des échanges, changement climatique, révolutions technologiques, développement de l’économie sociale et solidaire… Nous vivons une époque de défis, de crises et de nouvelles opportunités.
… et il n’y a pas de « risques » pour les différents systèmes déjà en place (quoique, ça dépends des quels & de l’organisation choisie …)
Le revenu de base n’a pas vocation à poursuivre le détricotage du système français de protection sociale conquis de haute lutte au cours du XXème siècle. Au contraire, il doit venir le compléter, en vue d’assurer la continuité des besoins de la population en ce XXIème siècle où la production de richesses est en profonde mutation.
Et pour « ouvrir » vers un autre sujet lié : reste à savoir dans quelle monnaie ce revenu sera versé à chacun. Je préférerais une monnaie libre à l’€uro, bien sûr !
Pour commencer une nouvelle vidéo qui expose le sujet du « salaire à vie », un concept développé par Bernard Friot :
Qu’y voyons-nous du point de vue de la Théorie Relative de la Monnaie ? Tout d’abord l’absence totale du début à la fin de la prise en compte de l’existence d’un système monétaire qui a une certaine structure, laquelle structure influe sur la mesure.
Lorsque j’ai pris connaissance de ce billet de notre amis JCFrog, ça m’a fait du bien : encore une initiative pour essayer de faire avancer les choses dans une autre direction & j’aime bien le concept proposé !
Ils ont réalisé un petit clip pour une présentation TEDx à venir (La Rochelle, 5-6 novembre prochain). Ils veulent parler de Démocratie, la vraie, pas la représentative. Du coup la vidéo commence à tourner un peu sur facebook et semble être bien reçue. A cette occasion on m’a remonté un besoin de sources: « heureusement que j’ai vu cette vidéo sur ton mur sinon j’aurais pensé à une manœuvre FN »
C’est légitime. Voilà donc ce que j’en sais.
Ce petit collectif revendique de ne pas avoir de chef, mais à l’origine il y a notamment Quitterie de Villepin, une femme engagée qui a connu le monde politique auprès de François Bayrou et qui, j’espère ne pas trahir sa pensée, n’en pouvait plus de ce petit microcosme stérile. Elle aspire à de la Démocratie (type Démocratie ouverte), de la justice (combat Fashion Revolution), bref des trucs populistes comme ils disent sur les plateaux TV.
Je vous invite a regarder leur vidéo de présentation & leur site pour en savoir plus !
…& le coup de gueule du mois :
(encore & toujours contre toutes ces lois inutiles & liberticides … dois-je encore en parler ?)
Paris, le 15 septembre 2015 — Après la censure par le Conseil constitutionnel des mesures concernant la surveillance internationale dans la loi sur le renseignement, le gouvernement revient à la charge avec une proposition de loi qui sera examinée dès la fin du mois de septembre à l’Assemblée nationale. La Quadrature du Net rejette avec vigueur les dispositions inacceptables contenues dans cette proposition de loi, qui instaurent une véritable course à la guerre du renseignement contre nos partenaires européens et internationaux.
Destinée à patcher la loi sur le renseignement, une proposition de loi sera examinée en procédure accélérée par le parlement. En parallèle, une association d’avocats et juristes franco-américains porte plainte pour atteinte au secret professionnel et au secret des correspondances.
Paris, le 21 septembre 2015 — La proposition de loi sur la surveillance internationale a été adoptée sans amendement et quasiment sans discussion le 16 septembre par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale.
Paris, 30 Septembre 2015 — L’examen de la proposition de loi relative aux mesures de surveillance des communications électroniques internationales débutera à bas bruit le 1er octobre 2015. On lui prédit déjà un avenir radieux, fait d’examens éclair et débats expédiés. Après la censure du Conseil constitutionnel, qui avait amputé le système généralisé de renseignement de sa branche internationale, ce texte prétend combler le vide et introduire un « progrès décisif » : l’encadrement des activités du renseignement extérieur.
Paris, le 30 septembre 2015 — La commission de la défense a rejeté massivement tous les amendements proposés par Laure de La Raudière, Lionel Tardy et Sergio Coronado (avec le groupe EELV) et ne conserve que des amendements de forme. Patricia Adam, présidente de la Commission de la Défense et rapporteure de la loi ne cherche même plus à cacher sa volonté d’étouffer tout débat sur le régime de surveillance internationale et l’énorme atteinte aux droits et libertés qu’il institue.
Francis Delon ayant été officiellement désigné ce vendredi au Journal Officiel comme le premier président de la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), la loi entrera en vigueur demain.
L’association de la presse judiciaire annonce une requête devant la cour européenne des droits de l’homme pour contester la loi sur le renseignement, entrée en vigueur ce samedi.
Paris, le 2 octobre 2015 — Sans surprise, l’Assemblée nationale a voté hier la surveillance internationale de masse sans apporter de modification majeure au texte. Un seul député, Sergio Coronado, est venu défendre les libertés fondamentales dans un hémicycle presque vide.
L’actualité de ces dernières semaines a été chargée & compte-tenu des congés estivaux, je n’en ai pas autant diffusé via mon shaarli que je ne l’aurais fait habituellement, voici donc l’essentiel de ce que j’en ai retenu :
Titre : 1984, Foucault, société de surveillance et Libre Intervenants :
Intervenants : Véronique Bonnet – Luc Fievet
Date : mai 2015
Durée : 43 min 58 Lienvers la vidéo
Transcription
Je vous recommande bien évidemment de regardé cette vidéo très intéressante !
Le projet de loi sur le renseignement ouvre décidément la porte à des pratiques jamais ou très rarement vues. Après avoir été l’un des très rares textes de la 5ème République à avoir été présenté par le Premier ministre lui-même à l’Assemblée nationale, après avoir été sans doute le premier texte censé renforcer la lutte contre le terrorisme à avoir uni contre lui des magistrats anti-terroristes et une association de victimes du terrorisme (renforçant le sentiment d’une rare unanimité de la société civile contre un projet de loi), après avoir été le premier texte de l’Histoire à faire l’objet d’une saisine du Conseil constitutionnel par le président de la République, voici que le projet de loi Renseignement fait même sortir de sa réserve une administration publique, qui tente jusqu’au bout de peser sur le sort du texte.
Je sais, la loi a été votée depuis la publication de cet article … cf. mon point n°3 ci-dessous !
La théorie de la « destruction créatrice » développée par Joseph Schumpeter a-t-elle encore un sens au 21ème siècle, malgré l’accélération continue du rythme des cycles d’innovations technologiques ? Nous entrons dans une ère où il devient plus facile et rapide de détruire des emplois que d’en re-créer, ce qui impose de se poser pour réfléchir aux conséquences sociales, et aux moyens de soutenir à la fois le développement technologique et le développement humain.
Voici une « problématique » très intéressante : nos « politiques » devraient s’y intéresser de plus prêt pour essayer de trouver/proposer des solutions plus « pertinentes » & plus justes…
11 juillet 2015. – Un amendement inattendu concernant l’enfouissement des déchets radioactifs a été introduit dans la loi Macron concernant la croissance, l’activité, et l’égalité des chances économiques, à l’article 201.
Techniquement, l’amendement concerne la commune de Bure utilisée comme laboratoire pour y mettre le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), une invention de l’ Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Les déchets ne seront qu’à 500 mètres sous la terre de cette commune de 86 habitants. En réalité, personne ne veut de ces déchets dans sa commune en raison du danger que représente leur radioactivité.
Il a été adopté le vendredi 10 juillet sans vote. L’absence de vote est lié à l’utilisation du controversé procédé dit du 49.3.
De point de vue des écologistes, il s’agit d’un « un insupportable coup de force ».
13 juillet 2015. – Le lundi 13 juillet, la Conférence internationale sur le financement du développement s’ouvre à Addis Abeba. Elle va durer jusqu’au 16 juillet. L’absence de François Hollande est regrettée.
Cette conférence regroupe 93 Etats membres des Nations unies (ONU). Une vingtaine de chefs d’Etat ou de gouvernement y seront présents.
Cette conférence vise à discuter de l’extrême pauvreté. D’après Le Monde « Un milliard d’êtres humains vivent avec moins de 1,25 dollar (1,10 euro) par jour . »
Dommage … Que faisait-‘il ce jour là ? Un déjeuner avec son premier ministre à 13h & une réception à 18h30 au Ministère de la défense ! (Pour sa défense, il y avait le défilé le lendemain en présence du président Mexicain en visite officielle pour 3 jours & la veille il assistait au sommet de la zone euro sur la Grèce à Bruxelle !)
Hourra ! Encore un énième attentat terroriste déjoué pas plus tard que le 13 juillet 2015. Le cinquième depuis le début de l’année nous dit-on.
Le hasard fait bien les choses tout de même, un attentat déjoué le 13 juillet, à la veille d’une fête nationale, moins d’une semaine avant la décision du Conseil Constitutionnel sur la loi renseignement, quel superbe coup médiatique.
Attention, chers lecteurs, je ne remets pas en question la véracité des actes déjoués, je n’ai d’ailleurs pas assez d’éléments pour savoir s’ils sont réels ou non.
Non. Ce qui me dérange, c’est une série de coïncidences assez étranges pour que j’arrête de les considérer comme de simples coïncidences.
20 juillet 2015. – Deux personnalités françaises, François Hollande, et Jacques Delors appellent à refonder la zone euro. Cet appel fait suite aux clivages causés par une renégociation de la dette grecque par la zone euro et l’union européenne. Les difficultés liées à cette renégociation ouvrent la porte à la question d’une intégration plus poussée de la zone euro. Cette déclaration intervient également deux années avant l’élection présidentielle française. Ce qui conduit le monde des affaires à accueillir cette déclaration avec scepticisme; ils la considèrent comme est purement politique.
Au delà de toutes les conséquences néfastes que notre merveilleux système engendre, il y a une cause qui semble être plus importante que les autres : le pouvoir décisionnel. Appelé aussi “cause des causes” par Étienne Chouard, il s’agit du levier qui interagit sur tout, aussi bien l’économie que l’éducation, les médias, l’énergie, ou encore l’agriculture. Bien que tout ces domaines soient de plus en plus “hackés” par des citoyens conscients des problématiques de notre civilisation, il semble aussi important de noter le manque de solutions concrètes concernant le domaine politique.
Je vous invite donc à visionner cette vidéo très instructive :
Cofondateur du Mouvement Français pour le Revenu de base, créateur d’un site et d’un journal dédié à la question, Stanislas Jourdan affirme que le principe d’un revenu pour tous et sans condition finira nécessairement par s’imposer dans les pays développés. Interview.
Ça serait un excellent début pour résoudre partiellement les « soucis » évoqués plus haut !
Le professeur Joseph Cannataci, rapporteur spécial à l’ONU pour la vie privée, demande l’élaboration d’un traité international pour mieux protéger la vie privée des citoyens, contre les Etats et contre les entreprises sur Internet.
Le passionnant interview ci dessous est une republication d’un post originalement publié sur toolinux. On y cause politique, logiciel libre, fablabs, nouveau monde quoi 🙂
Tiens donc ! voici un bon petit billet qui aborde pleins de sujets comme je les aiment (dans mes autres blogs)
Le Parlement européen a adopté mardi par 371 voix contre 293 le rapport Schaake, qui demande à la Commission de respecter le droit au chiffrement et même de systématiser chez les acteurs privés l’adoption de normes de chiffrement de bout en bout sur les messageries. Les eurodéputés veulent empêcher l’interception des messages de correspondance privée, y compris par les services de renseignement.
C’est une bonne nouvelle … en espérant que ça se finalise bien !
Le Parlement européen a une nouvelle fois demandé mardi à la Commission et aux états membres de faire en sorte d’accorder l’asile politique aux lanceurs d’alertes « qui dénoncent des pratiques de surveillance abusives ».
Les députés Patricia Adam et Philippe Nauche ont déposé à la demande du gouvernement leur proposition de loi sur la surveillance internationale des communications électroniques, qui vise à apposer un patch sur le seul trou laissé par le Conseil constitutionnel après la loi Renseignement. Le texte doit faciliter l’interception massive des communications sur internet, et les conversations téléphoniques.
…et une moins bonne !
***
Évoquons maintenant deux sujets dramatiques sur des sujets habituellement non abordés sur mon site :
11 septembre 2015. – Une grue a chuté sur la Grande Mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite, faisant de nombreux morts. Le bilan est très lourd : au moins 107 morts et 238 blessés. L’accident a eu lieu vers 17h45, peu avant la prière de 18h30 du vendredi.
Selon les premières constatations, la grue d’un chantier voisin est tombée dans la Grande Mosquée en raison des mauvaises conditions météorologiques. En effet, de fortes bourrasques de vents secouaient la région lors de la chute de la grue. L’engin de chantier aurait été déséquilibré et a transpercé le toit de l’édifice religieux, s’écrasant sur des fidèles et des ouvriers. Des témoignages évoquent un éclair qui aurait frappé la grue et provoqué sa chute.
Cet accident survient au moment où débute la période de pèlerinage où des millions de personnes se rendent à La Mecque.
(Notez la date de cet accident) … Quelque soit votre religion, priez pour les familles & les proches des victimes …
Pour le second sujet d’actualité que je souhaite aborder en quelques mots, il n’y a malheureusement pas à ma connaissance de « source libre » ayant diffusé de billets à ce propos. Il s’agit du drame des réfugiés (ou crise des migrants) arrivant en Europe : Cette situation aux proportions inhabituelle est difficile pour tous (pour les personnes qui fuient leur pays quel-qu’en soit la raison & pour les pays d’accueils qui doivent gérer l’afflux important). Dans l’urgence, il faut essayer de faire au mieux afin d’accueillir si possible temporairement ces personnes dans des conditions humaines & dignes. Il faudra ensuite essayer de « résoudre (politiquement & paisiblement) les causes » ayant provoqué ces fuites afin que ces personnes puissent envisager un retour chez eu, en toute sécurité une fois les risques éliminés… si c’est humainement possible.
Où va le monde ? Pourquoi tant de violence & de haine ?
Petits rappels d’une définition importantes pour débuter la seconde partie de ce dossier qui sera constitué en grande partie d’extraits des différentes publications citées en fin de celui-ci:
la politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, indique le cadre général d’une société organisée et développée ;
plus précisément, la politique, au sens de Politeia, renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d’une communauté, d’une société, d’un groupe social. La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d’autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d’individualités et/ou de multiplicités. C’est dans cette optique que les études politiques ou la science politique s’élargissent à tous les domaines d’une société (économie, droit, sociologie, etc.) ;
dans une acception beaucoup plus restreinte, la politique, au sens de Politikè, ou d’art politique se réfère à la pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux différents partis politiques auxquels ils peuvent appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.
la politique est le plus souvent assortie d’un épithète qui détermine sa définition : on va parler de stratégie politique par exemple pour expliquer comment elle se situe dans une perception combinatoire et planifiée de nature à lui faire atteindre ses objectifs.
Dans le cas présent, je prends en compte LA définition dans son sens LARGE, bien évidemment …
Quelque-soit le parti politique en place, les personnes au pouvoir se doivent d’agir dans « la bonne direction » (celle de la liberté & de l’ouverture à la culture libre… afin que chacun puisse être son « propre maître », si vous voyez ce que je veux dire).
De ce fait, comme évoqué dans la première partie de ce dossier :
La liberté du logiciel joue un rôle fondamental dans l’éducation. Les établissements d’enseignement de tous niveaux doivent utiliser et enseigner le logiciel libre car seul celui-ci leur permet de remplir leurs missions essentielles : diffuser le savoir et préparer les élèves à être de bons membres de leur communauté. Le code source, ainsi que les méthodes du logiciel libre, font partie des savoirs humains…
Tout utilisateur d’informatique devrait exiger des logiciels libres car ils lui donnent la possibilité de contrôler son propre ordinateur – avec les logiciels privateurs en effet, le programme fait ce que son propriétaire ou son développeur veut qu’il fasse, pas ce que l’utilisateur veut qu’il fasse. Le logiciel libre donne également aux utilisateurs la liberté de coopérer, de vivre dans la droiture morale. Ces raisons s’appliquent aux écoles comme à tout le monde. Toutefois, le but de cet article est de présenter les arguments supplémentaires qui s’appliquent spécifiquement à l’éducation.
Donc nos « dirigeant » (qui se doivent d’être bienveillants) doivent en toute logique faire ce choix … mais malheureusement les programmes scolaires ne sont pas encore tout à fait « au point » dans ce domaine & les outils mis à dispositions sont loin d’être libres (pour la très grande majorité d’entre eux…)
Ainsi, François Hollande souhaite « l’apprentissage des sciences du numérique et également la diffusion du codage dès l’école primaire »
L’utilisation de la formule « diffusion du codage » en dit long sur les connaissances informatiques du Président et de ses conseillers, mais après avoir parcouru divers articles et les propositions de loi, c’est bien le terme de codage qui semble être couramment utilisé comme traduction bête et méchante de « coding » alors que le terme de programmation comme il était utilisé à notre époque serait plus approprié. D’ailleurs, où est la révolution dans tout ça ? Moi aussi, j’ai appris le codage il y a 30 ans à l’école avec les Thomson MO5 et Amstrad CPC (voir mon parcours avec l’informatique). Je ne sais pas si les politiques en ont fait tout un foin mais les ordinateurs sont entrés dans les écoles aussi vite que dans les foyers à l’époque. Et nous n’avions pas d’autre choix que d’écrire des programmes pour qu’il se passe quelque chose. Je ne peux pas dire quand et pourquoi cet apprentissage a disparu mais c’est bien ça le problème.
Nous le savons tous, l’école est un lieu de perdition.
On y apprend la crainte des plus forts, l’injustice face au casting du corps enseignant, le pourcentage d’adultes dépassés par une mission impossible, l’inaptitude d’un monde à se remettre en question. On y découvre la vie en groupe dans ce qu’elle a de plus injuste, le faible n’est pas protégé. On s’obstine à croire qu’on y socialise nos enfants quand ils vivent ce que nous ne supporterions pas: aucune entreprise ne tournerait dans un climat de tension et de flicage qu’on impose à nos écoliers.
La fermeture des écoles s’accompagne évidemment d’un ensemble de réformes structurelles du pays. Il n’est bien sûr pas question de fermer l’Education Nationale, mais d’en abandonner ses casernes.
Il y a de très bonnes idées … sauf celle de fermer les écoles : au contraire, se sont elles qu’il faut « fibrer » en premier pour que chaque élève & étudiant puisse se connecter aux supports de cours en ligne … en ayant « sous la main » un professeur « en chair & en os », ce qui est plus pratique tout de même !
La France a fait le choix depuis de nombreuses années de considérer l’informatique à l’école et jusqu’au collège, uniquement à travers ses usages via le B2I. L’Éducation nationale perçoit le numérique comme un outil utile aux autres apprentissages.
Cette vision n’est pas forcément mauvaise mais elle semble trop restrictive. Le numérique ne peut se limiter à son seul usage au service des autres disciplines. Il pourrait être pertinent de mettre en place un réel enseignement de l’informatique comme il en existe dans d’autres pays ou même en France (mais seulement en option au lycée).
Les programmes de l’école primaire étant en pleine ré-écriture actuellement, Serge Abiteboul, Jean-Pierre Archambault, Gérard Berry, Colin de la Higuera, Gilles Dowek et Maurice Nivat ont envoyé au Conseil supérieur des programmes ce texte, que nous reproduisons ci-dessous, présentant les grandes orientations de ce que pourrait être un programme d’informatique à l’école primaire.
Prenez le temps de lire ce long billet : La encore, il y a de très bonnes propositions … à quand leurs mises en pratique ?
La Gendarmerie nationale et l’association AXA Prévention (association de loi 1901 dont la mission affichée est « la pédagogie et l’éducation aux risques » ) ont présenté en grande pompe médiatique jeudi 12 décembre 2013 un programme national pour responsabiliser enfants et parents à l’usage du Web et des réseaux sociaux : un permis Internet .
Pour en finir avec cette approche du web par la peur : pour une véritable mise en œuvre de l’EMI
L’UNESCO propose un programme d’éducation aux médias et à l’information qu’il serait bon de prendre enfin en compte de façon sérieuse en France afin d’enseigner les compétences nécessaires pour profiter pleinement des avantages du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Depuis des années, le saupoudrage s’avère inefficace, et amène même à des dérives du type de celle à laquelle nous sommes en train d’assister.L’appel à des entreprises privées pour remplacer les enseignants s’est déjà produit à plusieurs reprises avec des résultats fort mitigés.
C’est à la fois un recul énorme que de brandir la « peur », un manque de perspective indéniable sur ce qui se fait dans les établissements (les professeurs documentalistes encore une fois sont totalement mis de côté.
Je vous invite à prendre connaissance de l’intégralité de ce billet rédigé par le collectif
Celui-ci se termine par cette petite vidéo très instructive :
Voici également une explication instructive concernant le système scolaire :
Il y a un grand malaise dans la société actuelle, il faut donc agir contre les causes & non contre les conséquences :
Ne nous voilons pas la face, faisons fi du politiquement correct : il est désormais évident que la plupart des terroristes sont issus d’une partie bien identifiée de la population.
Certes, la majorité des individus la composant ne deviennent pas terroristes. Mais cette population reste néanmoins le terreau, le berceau qui permet à l’horreur de grandir et d’exister.
Aujourd’hui, je pense qu’il est indispensable d’ouvrir les yeux et de prendre des mesures pour éradiquer cette partie de la population, pour faire en sorte qu’elle ne puisse plus exister dans nos pays. Nous n’avons rien à attendre des politiques ou de l’état. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Et nous en avons les moyens. Aujourd’hui, individuellement, nous pouvons prendre des mesures, nous pouvons lutter afin de réduire cette partie de la population qui donne naissance au terrorisme : la classe sociale humainement pauvre et peu éduquée.
Eh oui, l’Éducation (la bonne!) permettrais sans doute de solutionner certains « gros problèmes »…
Peut-être aussi faut-il diffuser ces petites vidéos pédagogiques dans toutes les écoles :
A l’occasion du 25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), dont l’application laisse à désirer même en France, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCHD) a mis en ligne sur son site internet une série de cinq vidéos pédagogiques à destination des plus jeunes.
Coproduites avec le Centre national de documentation pédagogique, chaque vidéo de 2 minutes 30 aborde successivement la non-discrimination, la liberté d’expression, le logement, la différence et le racket, avec des personnages de fruits et de légumes. L’ensemble est plutôt bien réussi et participe d’une bonne intention.
Hélas, alors que le communiqué de presse « encourage les médias et toutes les institutions accueillant de jeunes publics à diffuser les cinq films « Graines de citoyens » sur leurs sites Internet », rien n’est fait pour faciliter cette mise en ligne, que ce soit au plan pratique ou juridique. Les vidéos ne sont pour le moment proposées qu’au format MP4 sans outil d’intégration (embed), et aucune licence ne précise leur régime juridique. Pire, un « copyright » est même affiché sans réserves à la fin de chaque vidéo, ce qui met en doute la possibilité de les reprendre.
Heureusement, le CNCDH nous a fait savoir que les films « sont faits pour être repris et diffusés sans licence », et qu’il ne faut donc « pas hésiter ». De quoi faire bondir un juriste zélé, mais qui est rafraîchissant.
Bien sûr, pour travailler dans de bonnes conditions, il faut généraliser les formats ouverts dans l’Éducation nationale (et dans les administrations & services publiques également), mais il faut aussi les matériels « numériques » adéquates (adaptés à l’age des « apprenants » & aux besoins des enseignants) et surtout des supports pédagogiques diffusés sous licence libre… tout ceci fera l’objet de la troisième partie de ce dossier qui sera prochainement diffusée sur mon troisième blog…
Et voilà, ce qui devait arriver, arriva… Le dernier rempart avant la surveillance de masse vient de tomber.
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Voilà, le Conseil Constitutionnel vient de valider l’essentiel de la loi Renseignement. Oui, il y aura bien des boites noires en France destinées à surveiller des pans entiers de l’Internet français. Oui, la surveillance de masse (pas généralisée, mais de masse) est maintenant autorisée par la loi.
Le communiqué de presse de l’Élysée fleure bon la langue de bois comme jamais.
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Paris, le 23 juillet 2015 — En validant la quasi-totalité des mesures de surveillance prévues par la loi sur le renseignement votée le 25 juin dernier, le Conseil constitutionnel légalise la surveillance de masse et avalise un recul historique des droits fondamentaux. Les boîtes noires algorithmiques sont validées. Seule la surveillance internationale a été jugée non conforme à la Constitution.
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France, 24 juillet 2015. Aujourd’hui, ma France n’a pas la même odeur qu’hier, aujourd’hui, elle me donne la nausée. Une nausée qui m’a fait passer une nuit blanche, où je me suis imaginé de doux rêves révolutionnaires pour me consoler de la bien maigre censure du Conseil des sages face à la loi sur le renseignement.
Des heures de travail, ces centaines d’heures de travail, des milliers si je compte le travail méticuleux des très nombreux opposants au projet de loi, encore plus si je compte les heures de ceux qui ont émis de sérieuses réserves face à ce projet de loi.
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24 juillet 2015. – Le Comité des droits de l’Homme de l’ONU a publié un rapport ce jeudi, dans lequel il s’alarme des « pouvoirs excessivement larges de surveillance » qu’accorde la loi sur le renseignement. Les 18 experts indépendants qui composent ce comité, chargé de veiller au respect des obligations du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, critiquent ainsi l’action du gouvernement français en matière de renseignement.
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Le Conseil constitutionnel a validé la quasi-totalité du texte de loi sur le renseignement. Suite à cette décision, plusieurs réactions ont eu lieu dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Voici les principaux commentaires à retenir.
Alors que le Conseil Constitutionnel vient de valider l’essentiel de la loi Renseignement (et donc la mise en place de la surveillance de masse en France[1]), voici quelques articles à ce sujet, certains précédant l’annonce, d’autres l’analysant (note : liste d’articles mise à jour au fil de l’eau) :
Les lumières qui guident le peuple, éveillent les consciences, chérissent la réflexion et la raison à tout autre chose, prônent la tolérance, l’esprit critique, la réflexion politique, celles opposées à toute forme d’obscurantisme.
Ces lumières qui guident le peuple, celles dont nous devrions être fiers, que sont-elles devenues, qu’avons-nous fait ?
Paris, le 3 septembre 2015 — L’association FDN, la Fédération FDN et La Quadrature du Net ont annoncé ce jour avoir déposé deux recours devant le Conseil d’État contre les activités de surveillance d’Internet de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Alors que le gouvernement vient d’annoncer le dépôt prochain d’une proposition de loi sur la surveillance internationale, ces recours rappellent la nécessité que soient encadrées strictement a priori ces mesures de surveillance.
En décidant de ne pas censurer les dispositions qui posent le plus de risques pour la violation massive de la vie privée et qui sont très probablement contraires au droit international, le Conseil constitutionnel n’a pas seulement permis l’entrée en vigueur de loi Renseignement et de ses boîtes noires. Il a montré les failles d’un contrôle démocratique qui n’est plus adapté à l’époque moderne.
Eh oui … c’est bien ça le problème :
CONTRAIRE AU DROIT INTERNATIONAL, PAS A LA CONSTITUTION
(…)
C’est donc là la principale leçon de la décision du Conseil constitutionnel. Elle a mis en lumière les failles d’un contrôle démocratique qui n’est plus au goût du jour et qui permet d’obtenir la promulgation de lois contraires aux droits fondamentaux protégés par le droit international, et leur application, en toute « légalité ». Sans doute est-ce un signe supplémentaire de la nécessité de changer la Constitution, sur ce point comme sur d’autres. Il temps de re-penser la démocratie.
Comme chaque mois, je vais donc vous livrer ici les « liens + extraits » des billets qui m’ont semblé être les plus intéressants parmi ceux « rediffusés » via mon shaarli (ainsi que mes éventuels commentaires) :
Cette fois encore, je n’aborderais pas dans cette première rubrique la loi renseignement qui accapare une grande partie de l’actualité politique … (je la garde pour le coup de gueule du mois !)
Comment est créé la monnaie ? Voici une très bonne question qui mérite de s’y pencher dix minutes. Cette question est essentielle, car nous travaillons perpétuellement pour cette raison: accumuler de la monnaie afin de subvenir à nos besoins vitaux et nos loisirs. Le système étant globalement dirigé par ce mécanisme, il est essentiel de s’y plonger et d’en comprendre le fonctionnement. Connaitre le mécanisme de création monétaire c’est comprendre la gestion du monde, la gestion du cheptel humain.“Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.”
Henry Ford. (1863-1947)
C’est en effet une très bonne question … une fois les bases acquises, on comprends mieux pourquoi l’économie va si mal !
Les Incroyables Comestibles sont un mouvement citoyen qui, venu d’une petite ville d’Angleterre, Todmorden, se propage aujourd’hui dans le monde entier comme une trainée de poudre.Les Incroyables, ca vient d’ou ?
C’est une belle initiative … qui doit continuer à se développer …
Le 29 mai 2005, à la question : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ? », le non recueille 54.88 % des suffrages exprimés parmi 69.34 % des inscrits.
À quoi ça sert de dire NON si nos politiques font finalement le contraire ?
Paris, le 5 juin 2015 — Le Conseil d’État a publié ce jour sa décision de renvoi de la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) déposée par la Fédération FDN, French Data Network et La Quadrature du Net contre l’article 20 de la Loi de Programmation Militaire adoptée en 2013. Cette décision est fondamentale dans la lutte contre la surveillance généralisée et l’accès des services de renseignement aux données de connexion. Elle prend donc une place importante dans les débats sur l’actuel projet de loi sur le renseignement.
Excellente nouvelle … dommage que cette « décision » n’ai pas été prise plus tôt …
Le 27 mai 2015, une nouvelle version fuitée de TiSA (Trade in Services Agreement, Accord sur le commerce des services) a été publiée. TiSA est un accord commercial international actuellement négocié en secret par 5O pays, dont l’UE et les États-Unis. Dans cette version, un article empêche explicitement un État de donner la priorité au logiciel libre. L’April dénonce ce texte et appelle les gouvernements européens à rejeter ces négociations dangereuses et opaques.
Encore un gros délire de nos « élites » ! Quelle aberration : interdire le logiciel libre !
Paris, 18 mai 2015 — La Commission européenne a publié le 6 mai sa stratégie à l’horizon 2020 pour la mise en place d’un marché unique du numérique. De nombreux domaines liés au numérique sont ainsi concernés par cet agenda, depuis le droit d’auteur à la criminalité, en passant par les télécommunications et l’harmonisation de la TVA. S’il est positif de voir la Commission se saisir de ces enjeux, La Quadrature du Net ne peut accueillir ces chantiers qu’avec la plus grande prudence, tant les tentatives précédentes ont été désastreuses sur le plan de la protection des droits fondamentaux.
Il ne faut surtout pas se laisser dicter les lois par les puissants lobbies économiques !
Tous bords confondus, nous sommes nombreux, je crois, à rêver d’un monde meilleur, plus juste, moins pollué.Les urgences sont sans précédent. Le climat s’effondre, les richesses se concentrent, le chômage explose, aucune raison que ça s’améliore sans mesures radicales.Il me semble assez admis également que nous faisons société à partir du moment ou nous gérons le commun dans l’intérêt du commun. Pour cela nous avons des Etats qui votent des lois à suivre par tous, et donc par les commerçants.Dans un monde adulte, le commerce est secondaire, l’intérêt public est prioritaire.Par exemple il apparait assez logique qu’après avoir découvert la dangerosité de l’amiante, le gouvernement l’interdise.Forcément pour le boutiquier qui vivait du commerce de l’amiante, ça craint. Mais la sagesse s’impose, on ne va pas tuer des gens pour de l’argent.Enfin ça c’était avant.
En effet, nos politiques sont « vendus » aux lobbyistes dans des pactes conclus dans le plus grand secret … ces traités ont pour but de donner tous les pouvoirs aux grandes multinationales qui pourrons « racketter » les États : Il faut résister de toute nos forces, nous informer, & s’opposer aux traités TTIPTISATAFTA …
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression, David Kaye, demande que les gouvernements renoncent aux lois qui imposent aux opérateurs de télécommunications ou aux services en ligne de relever l’identité réelle de leurs clients.
Voilà donc « enfin » une bonne nouvelle … que nos représentants Nationaux ne semblent pas comprendre !
Le Mardi 19 Avril, nous avons coorganisé avec Stéphane Laborde, une soirée discussion sur notre logiciel libre Mumble. Cette soirée avait comme objectif de réunir des Internautes, des programmeurs, ou des personnes intéressées par les monnaies libres et la Théorie relative de la monnaie. Stéphane Laborde était présent avec nous pour nous accompagner durant cette soirée, ainsi que plusieurs programmeurs travaillant sur des logiciels de monnaie libre. Nous avons enregistré cette soirée de discussion très intéressante, rien que pour vous. Bonne écoute !
Si vous ne savez pas ce qu’est la TRM, je vous invite à consulter les sites&podcasts de Stéphane Laborde (ou encore ces quelques liens complémentaires ici & là).
Une nuance qui n’est pas sans rappeler une autre approche, celle de la monnaie. Selon la thèse défendue par Stéphane Laborde, dans sa « Théorie relative de la monnaie », pour que l’argent soit réellement un protocole d’échange démocratique, il ne faudrait pas confier le monopole de la création monétaire aux banques, mais faire en sorte que chaque citoyen soit pourvu de la même dose de création monétaire tout au long de sa vie, ce qui concrètement se traduirait par le versement à chaque citoyen d’un revenu de base « financé » par une injection régulière de nouvelle monnaie par la banque centrale, se passant ainsi de toute taxation pour financer le système.
Revenu de base, allocation universelle ou revenu universel…
tous ces termes désignent une vieille idée qui pourrait revenir au goût du jour : verser à chaque citoyen un revenu.
Utopique ?
Avant toute chose, il me faut commencer par une définition :
Le revenu de base est un revenu versé par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation de travail, selon la définition du Basic Income Earth Network (BIEN). Il reconnaît la participation de l’individu pour la société, indépendamment de la mesure de l’emploi.
Cette proposition est aussi appelée :
« revenu universel », « revenu inconditionnel », « revenu inconditionnel suffisant », « revenu d’existence », « revenu minimum d’existence », « revenu social », « revenu social garanti », « allocation universelle », « revenu de vie », « revenu de citoyenneté », « revenu citoyen », « dotation inconditionnelle d’autonomie » ou « dividende universel ».
Elle est parfois confondue ou mise en opposition avec celle de salaire à vie (ou salaire universel) imaginé initialement par Bernard Friot et promu notamment par le réseau salariat.
Pour plus d’informations, je vous invite à remonter aux sources de cette idée, impulsée par le philosophe Thomas Paine du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale en 1792 !
Pour ceux d’entre vous que ça intéresse, il y a également ce film de présentation datant de 2008 & intitulé « Le Revenu de base – une impulsion culturelle »
Ce film constitue l’un des outils pédagogiques les plus efficace pour comprendre et faire comprendre cette idée…
Les quelques articles cités ci-après ont été publiés dernièrement sur le site dédié à ce sujet :
À l’initiative du collectif Émergence, présidé par le sénateur socialiste Gaëtan Gorce, un colloque sur le revenu de base avait lieu mardi 19 mai dernier au Sénat avec pour thème : “Le revenu de base : un levier de transformation sociale pour l’économie de demain”, en partenariat avec le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB).
C’est autour d’un programme dense qu’une centaine de personnes, parmi lesquelles des élus, journalistes, experts et militants du revenu de base se sont réunis pour échanger sur le revenu de base. En effet, “le revenu de base doit dépasser le cadre d’un seul parti.”.
Le programme de la matinée visait essentiellement à dresser les constats des bouleversements de l’économie liés à l’automatisation et à la numérisation des emplois, à l’émergence de l’économie collaborative et aux métamorphoses du travail que ces tendances impliquent.
Les sujets évoqués lors de cette journée ont été les suivants :
Métamorphoses du travail et de la production de richesses
Inconditionnalité du revenu de base et intégration par le travail
Comment financer un revenu de base dès maintenant ?
Quels progrès sous le quinquennat Hollande ?
De nombreuses petites séquences vidéo (20) sont disponibles sur le billet du compte-rendu de cette journée intense.
On peut retenir que si le consensus sur la façon d’envisager la mise en place d’un revenu de base en France n’est pas encore clair, tous les participants semblaient partager les constats qui mènent au revenu de base : la nécessité de repenser l’emploi, la production de richesse, la protection sociale à l’ère de l’automatisation et de l’économie numérique. Dans ce contexte, le revenu de base doit s’imposer comme l’une des pistes sérieuses de réflexion et être débattu. Encore fallait-il que ce débat dépasse la bulle de ceux qui en sont déjà convaincus. En tenant ce colloque au cœur des institutions de la République, une étape vient d’être franchie.
L’une des éventuelles pistes à suivre pourrait être par exemple la suivante :
L’automatisation et la numérisation devrait permettre de libérer du temps de travail pour des activités qui ne sont pas automatisables et qui renforcent le lien social et le capital humain. Pourtant, le développement de ces services de « production de l’homme par l’homme » est encore insuffisant. En effet leur développement est ralenti par la malédiction de la « loi de Baumol » qui accroît leur coût de production. La proposition de distribuer les gains de productivité sous forme d’un revenu de base, via la TVA, permettrait de dépasser cette malédiction.
C’est une bonne chose que d’avoir ainsi relancé ainsi ce débat … en tout cas, il semble faire avancer les choses dans la bonne direction car …
En moins de trois jours, un millier de citoyens ont voté pour le revenu de base sur la plateforme « Parlement & Citoyens ». Une initiative visant à pousser les élus à s’emparer de l’idée du revenu de base et à lancer une consultation publique sur le sujet. Explications.
Dans la continuité de notre travail de sensibilisation, la prochaine étape est de parvenir à ce que le revenu de base devienne un véritable sujet de société, reconnu et légitimé par les institutions de la République.
Le revenu de base est une proposition dont nous pourrions tirer 6 bénéfices principaux :
Le revenu de base permettrait un choc de simplification tant attendu du système social et fiscal français
Le revenu de base mettrait fin à la misère extrême et à la stigmatisation des plus fragiles bénéficiant de certaines aides sociales.
Le revenu de base aiderait chacun à mieux développer sa créativité, s’émanciper par l’entrepreneuriat ou diverses activités choisis qu’elle soient rémunéré ou non.
Le revenu de base retirerait au marché du travail le monopole de l’inclusion sociale. D’autres formes d’activités socialement utiles et inclusives pourront se développer
Le revenu de base renforcerait le pouvoir de négociation des travailleurs afin d’améliorer les conditions de travail parfois scandaleuses.
Il redéfinirait le travail en incitant les tâches pénibles et/ou nécessaires à la société a être mieux valorisées financierement, afin de trouver des personnes pour les effectuer s’il manquait de personnel.
Si nous sommes suffisamment nombreux à nous mobiliser en votant pour le revenu de base, nous pourrons obtenir qu’un sénateur ou député s’engage à porter un projet de loi sur le revenu de base. Maintenant c’est à vous de jouer : soutenez la proposition en cliquant ici et invitez vos proches à faire de même !
Paris, 9 juin 2015 — La loi relative au renseignement a été votée ce 9 juin au Sénat par 252 voix pour, 67 voix contre et 26 abstentions. Cette loi a été discutée en urgence et sous la pression d’un gouvernement arguant de l’extrême risque terroriste pour imposer l’espionnage de masse de la population française pour des finalités larges. Elle fera peser sur la France le poids d’une surveillance diffuse, intrusive, indiscriminée et sans contrôle réel. La Quadrature du Net regrette amèrement l’aveuglement des parlementaires français et appelle les citoyens à ne pas renoncer à leurs libertés.
Le Sénat a adopté mardi le projet de loi Renseignement, qui devra maintenant être finalisé en commission mixte paritaire (CMP) avant son examen par le Conseil constitutionnel.
Il y a encore espoir de faire évoluer les choses (mais je crains que ça ne soit pas suffisant):
* que la commission mixte paritaire qui devrait être rapidement convoquée apporte les évolutions attendues si c’est encore possible (mais encore faut-il qu’elle soit composée de suffisamment de députés & sénateurs opposés à ce texte, ce qui est loin d’être gagné !)
* saisir le Conseil Constitutionnel, puisqu’il faut un minimum de 60 sénateurs (mais en posant la bonne question !)
* accompagner la saisie du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de la France ! car la France est tenue de respecter la loi européenne … (Si au niveau National nous ne pouvons plus rien faire, peut-être l’Europe pourra-t’elle l’imposer à la France ?)
* en attaquant la loi de programmation militaire (cf. le renvoi au Conseil Constitutionnel de la QPC de FDN & LQDN par le Conseil d’État publié le 5 juin dernier).
* en continuant de sensibiliser le public notamment en faisant connaître le site mis en place pour l’occasion par LQDN il y a quelque mois déjà : https://sous-surveillance.fr/#/
Marrant de constater à quel point on vit en nous-mêmes. Nous sommes des bêtes d’intérieur — je veux dire, des bêtes en notre propre intérieur. Rien de nouveau, d’accord : le marketing et la technologie conspirent à faire de nous des individus — au sens de l’individuation — toujours plus singuliers, personnalisés, customisés. On devrait tous lire des bouquins de marketing : c’est une bonne manière de prophétiser le monde. On ne te vend plus un produit, mais une expérience — quelque chose qu’il faut intérioriser jusqu’à se l’approprier. Il faut que ça se mélange à ton ADN, que ça contribue à ton propre moi-univers. Les marques, comme les discours politiques, bâtissent des murs en nous : nous sommes devenus leur chantier. On ne change plus le monde, mais ceux qui le construisent.
Comme chaque matin, je balaye l’info pour essayer d’en tirer quelque chose d’intéressant. Un sondage, le 114ème de la semaine à peine entamée, s’affiche sur l’écran : de moins en moins de Français s’intéressent aux questions environnementales. Si les personnes déjà sensibilisées continuent de s’y intéresser, c’est parmi les couches dites “populaires” (le mot que les gens polis emploient pour parler des pauvres) qu’on constate l’affaissement de l’opinion. Ça ne m’étonne qu’à moitié : c’est un sentiment humain parfaitement rationnel que de penser à ses enfants (comment les nourrir, comment payer la cantine, comment acheter de nouvelles chaussures…) avant de penser à ceux des autres ou à ceux qui ne sont pas encore nés. Mais ce énième sondage recoupe mon impression générale d’une société anesthésiée.
Allez, bougeons nous ! Réagissons pour faire changer la société dans la direction que nous voulons … et non pas dans la direction souhaitée par nos « politiques » !
Ce début d’année a été particulièrement chargé, c’est pourquoi je ne « rediffuserais » ici que les liens vers les informations correspondante à la thématique de ce second blog & qui me semble être les plus intéressantes et/ou marquantes … (sans aborder ici la « problématique » de laloirenseignementen cours de préparation dont la thématique est « à cheval » entre mes deux premiers blogs).
Voici donc les quelques dernières nouvelles concernant la politique & l’économie :
J’ai l’impression qu’une sérieuse envie de changement concernant l’organisation politique de notre pays souffle depuis quelques temps.
Je pense d’ailleurs que l’actualité morose concernant nos libertés et Internet altère sérieusement le reste de confiance qu’une partie de la population avait en nos dirigeants. Pendant que tout le reste du pays s’en fout, mais c’est une autre histoire.
« Démocratie [n.f.]: régime qui permet aux citoyens de se prononcer tous les cinq ou six ans en faveur de leurs représentants, qui ne leur demanderont ensuite pas leur avis jusqu’à la prochaine campagne électorale »
La France est-elle une démocratie ?
Dans une démocratie le peuple est souverain et gouverne dans l’intérêt général
La constitution de la Ve République transfère le pouvoir du peuple à des représentants
L’intérêt général n’est pas défendu par les représentants
La constitution ne prévoit pour le peuple aucun moyen légal de contester l’action de ses représentants
On doit donc logiquement renoncer au mot “démocratie” pour décrire le régime français.
La Ve République n’est pas techniquement une démocratie, c’est un fait : le peuple n’exerce ni pouvoir ni contre-pouvoir. Mais la République laisse pourtant une charge importante au peuple : l’élection de ses représentants.
Pourtant l’élection ne change rien et chaque citoyen ressent profondément son impuissance politique. Pourquoi ce paradoxe ? L’élection n’est-elle pas synonyme de démocratie ?
Arguments et réponses aux principales objections concernant le caractère non démocratique du régime actuel @LaVraieDemocratie.fr :
L’ensemble des normes (Déclaration des droits de l’Homme, lois, décrets, contrats…) sont hiérarchisées dans le droit français selon la pyramide des normes. Au sommet de celle-ci se trouve la Constitution, qui s’impose à tous les textes de loi. Pour comprendre les défauts de notre système politique, il convient de s’intéresser à ce texte qui est supposé organiser au mieux les pouvoirs en nous protégeant des abus et en nous assurant du respect d’un certain nombre de libertés fondamentales.
Je vous invite à prendre connaissance du manifeste du “Mouvement pour une 1re démocratie”, cette initiative a pour but d’établir une première démocratie en France, ce qui suppose que nous ne sommes pas et que nous n’avons jamais été en démocratie. C’est donc un mouvement ambitieux puisqu’il cherche à faire ce qu’aucun pays n’a réussi à faire jusqu’à présent : mettre en place une véritable démocratie, gouvernée par et pour les citoyens.
Parce que ce n’est pas aux gens du pouvoir mais aux citoyens d’écrire les règles du pouvoir.
Je vous propose de prendre personnellement nos problèmes quotidiens à la racine et de réfléchir nous-mêmes à l’institution d’une vraie démocratie : et la racine d’une démocratie digne de ce nom, ce n’est pas l’élection — élection qui est par définition aristocratique (choisir le meilleur, aristos), donc oligarchique— , la seule racine de la démocratie, c’est le tirage au sort.
Le grand Korben a publié dernièrement un article intitulé 10 étapes pour pirater la France, qui à l’air de déclencher pas mal de passions parmi ses lecteurs et autres curieux.
L’idée lancée comme une boutade est de se poser une question simple : serait-il possible de propulser à la Présidence de la République un candidat n’appartenant à aucun parti traditionnel, en établissant un programme collaboratif, en réunissant des fonds avec un système de financement participatif, avec l’objectif final de « rebooter » le pays en remettant à plat un certain nombre de choses qui semblent ne pas fonctionner ?
Mais il faut être prudent :
Il ne s’agit pas d’imaginer la France comme nous aimerions qu’elle soit, mais avant tout la façon dont nous souhaiterons qu’elle soit gouvernée : La différence est de taille.
Cette idée de « rebooter la démocratie » n’est pas nouvelle, et que beaucoup se sont déjà penchés sur la question. Il est vrai que les références ne manquent pas sur le web, et que l’on ressort régulièrement les interventions d’Etienne Chouard, des initiatives comme Les citoyens constituants, des documentaires comme celui-ci ou encore là, des articles comme celui-ci. Sans oublier bien entendu les différentes initiatives de partis pirates à travers le monde.
La multitude composant le peuple des connectés qui se penchera sur le sujet a plusieurs atouts de son côté pour proposer une alternative :
Comment mettre à jour notre démocratie à l’heure d’internet ?
Si une grande partie de la génération qui a vu naître Internet sent bien qu’il y a quelque chose à jouer avec ce formidable outil, difficile cependant d’imaginer exactement comment s’y prendre pour faire bouger le curseur dans le bon sens.
La jeune argentine Pia Mancini présente la façon dont elle a procédé dans son pays, avec la création d’un logiciel libre nommé sobrement DemocracyOS.
J’imagine que nous sommes tous assez facilement d’accord avec ce constat de départ.
Son but est de favoriser la participation de tous à la fabrique de décisions politiques, à l’heure où internet a changé presque tous les aspects de notre vie quotidienne… sauf le fonctionnement de nos démocraties.
Inventée en 2012 par des développeurs et politologues en Argentine, elle est reprise dans le monde: Mexique, États-Unis, Espagne… et désormais en France.
D’autres essayent aussi de proposer des solutions … pour tenter de faire avancer les choses :
Concevoir et expérimenter des dispositifs de démocratie ouverte.
Animer et mettre en réseau les acteurs de la démocratie ouverte.
Faire connaître et promouvoir le concept et les bénéfices de la démocratie ouverte
Parlement & Citoyens permet aux parlementaires et aux citoyens de travailler ensemble à la résolution de problèmes de société par la rédaction de propositions de loi.
Territoires Hautement Citoyens accompagne et met en réseau les territoires dans leur transition démocratique vers plus de transparence et de participation.
J’espère que ces quelques explications (extraites des différences sources citées ci-après) vous permettrons de mieux appréhender la société dans laquelle nous vivons & vous permettra de prendre conscience des changements qu’il serait souhaitable d’y apporter dans l’intérêt de tous & non d’un petit nombre…
» Cet article fait suite à la vidéo-conférence qui y est proposée (ci-dessous). Visionnez la, elle pourrait répondre à quelques incompréhensions concernant l’entendement de ce texte.
La prospective, est l’approche qui vise dans une démarche à la fois rationnelle et holistique à se préparer aujourd’hui à demain.
Depuis la seconde guerre mondiale, la prospective est devenue un métier. Néanmoins, on peut se demander si les décisions importantes ont été inspirées par des études prospectives ou par d’autres considérations. Sans même parler d’études, puisque tous les décideurs ont une perception instinctive des enjeux. La question est : quelles sont les « visions du monde » qui les ont guidées ?
En observant quelques séquences historiques, il semble que la transition de la civilisation industrielle à la civilisation cognitive ait commencé dans leurs esprits après la première guerre mondiale. Néanmoins, le fait que le déploiement des études prospectives ait eu lieu, leur faculté d’anticipation a été prise en défaut. Ce qui interroge sur les nombreuses crises économiques et les conflits sans issue qui ont parsemés le dernier siècle.
La question que cette conférence pose est la suivante : comment se fait-il qu’une civilisation si équipée en moyens d’information et de calcul, avec sa fluidité des échanges et ses facilités monétaires, soit si proche d’un scénario d’effondrement ?
Il y a, au sens de l’auteur, Thierry Gaudin, une cause centrale qui sera le sujet de l’exposé et du débat.
Quelles prospectives sont à l’origine des décisions du XXe siècle ? «
» Faut-il le rappeler, Internet n’a pas de dirigeant. Ce n’est ni un État, ni une entreprise, ni une association, mais un réseau décentralisé qui est en fait composé de milliers – de millions – d’autres réseaux à travers le monde. C’est ce que rappelle la société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN) dans une infographie explicative (.pdf). «
La culture libre est un mouvement social qui promeut la liberté de distribuer et de modifier des œuvres de l’esprit sous la forme d’œuvres libres par l’utilisation d’internet ou d’autres formes de médias. Le mouvement de la culture libre puise sa philosophie de celle du logiciel libre en l’appliquant à la culture, dans des domaines aussi variés que l’art, l’éducation, la science, etc.
Le présent blog sera plus particulièrement consacré à la politique en rapport avec le libre… & bien sûr faire connaître :
(Démocratie ouverte, économie, écologie, culture, défense des libertés …)
La communauté du libre est engagée politiquement, pour combattre les lois ou projets de lois pouvant porter atteinte à la diffusion d’œuvres libres, comme les brevets logiciels, mais également les lois visant à contrôler le réseau Internet ou menaçant sa neutralité (comme ACTA , Hadopi, Loppsi 2). La communauté propose inversement des lois visant à défendre la neutralité d’internet.
Des outils ont été développés par les acteurs du libre afin de faciliter l’action politique. C’est par exemple le cas du site candidats.fr développé par l’April, et de Mémoire Politique développé par la quadrature du net.
Le réseau internet est le vecteur privilégié de propagation de la culture libre. Inversement l’existence d’internet repose sur les logiciels libres. Ainsi selon Benjamin Bayart, Internet et logiciels libres « sont deux facettes d’un même objet ».
De nombreuses associations de défense des libertés et de la neutralité d’Internet héritent de la culture libre comme La Quadrature du net. C’est également le cas de beaucoup de fournisseurs d’accès associatifs à Internet comme FDN ou Ilico.
Il est nécessaire de rappeler aujourd’hui
ces principes élémentaires qui semblent être « oubliés » :
En France, le concept de liberté d’expression germa sous l’ancien régime. Il fut l’une des premières conquêtes de la Révolution française. Aujourd’hui, la liberté d’expression de ses opinions est une des premières libertés politiques et plus généralement des libertés fondamentales.
Dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 la liberté est le premier des quatre droits de l’homme. Après la définition de la liberté et le rappel de la primauté de la loi (article 4), le refus de la détention arbitraire (article 7), la présomption d’innocence (article 9), l’affirmation du respect des opinions notamment « religieuses » (article 10), la « libre communication des pensées et des opinions » apparaît comme la première des libertés (article 11), dont les bornes sont définies par la loi.
La « libre communication des pensées et des opinions » est définie aujourd’hui par la Déclaration universelle des droits de l’homme et ses diverses adaptations dans les lois des pays. Elle est aussi l’objet de réflexions sociologiques sur la meilleure façon de la pratiquer.
La séparation des pouvoirs est le fait dans la constitution d’un État de distinguer certaines fonctions ou missions de l’État, et d’en confier l’exercice exclusif à différents corps de ce dernier, appelés pouvoirs. La séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est le principe fondamental des démocraties représentatives. A contrario, les régimes dictatoriaux ou tyranniques se définissent par la concentration, en général dans la main du pouvoir exécutif, de tous les pouvoirs.
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Chaque semaine, il devrait donc y avoir 1 billet sur l’un de mes blogs … le 14 de chaque mois sur lmpc.sweetux.org
Ces billets mensuels devraient avoir la « forme » suivante (qui évoluera probablement avec le temps) :
(un peu à la manière d’une newsletter ou d’un podcast avec un enchaînement de rubriques régulières … parfois il y aura peut-être des « bonus »)
3/ Le coup de coeur ou le coup de gueule du mois :
Extrait(s) & Commentaire(s) :
>>> Source(s) & plus d’infos @
Ces informations seront principalement issues de mes nombreuses « sources libres » & auront probablement déjà été diffusé via mon framanews, mon shaarli et/ou l’un des flux rss disponible dans les « single widget area » (en bas de chacune des pages & billets de mes différents blogs wordpress).
Il est très probable également que je reprennes régulièrement « en italique » comme ici aujourd’hui quelques extraits issus par exemple de l’encyclopédie libreWikipédia …
Bonus :
Cette petite vidéo déjà diffusée en décembre dernier sur mon ancien blog :