Réflexions sur l’économie de l’essaim à venir

Réflexions sur l’économie de l’essaim à venir

Le modèle industriel d’une carrière avec un seul et même employeur à vie est en train de mourir. Il ne reviendra pas. Le premier indice était le passage du mariage à vie à un poste vers son équivalent «monogamie en série», où l’on change de boulot tous les trois ans maximum. L’étape suivante du changement, qui se déroule déjà de nos jours, c’est quand les gens ont plus d’un emploi (ou ce qui équivaut à un emploi) en même temps : c’est un changement majeur de la société, où les gens vont jongler entre cinq et dix projets à la fois, certains pour le plaisir, certains pour gagner sa croûte, parfois pour les deux. J’ai appelé ça l’émergente économie de l’essaim.

L’économie de l’essaim ne traite pas des petits détails de notre actualité. Ce n’est pas à propos de bitcoin. Ce n’est pas à propos de la fraude dans le système bancaire, ce n’est pas à propos des échanges de fichiers en pair-à-pair, ce n’est pas à propos du revenu de base. Pas pris à part, en tout cas. L’économie de l’essaim c’est tout ces sujets combinés, et bien bien plus.

Nous voyons déjà comment les gens ont des projets persos à côté de leur emploi (unique), ainsi que des projets qui de temps en temps vont et viennent dans la vie de quelqu’un alors qu’ils changent de travail et de situations personnelles. Avec l’augmentation de la connectivité, on peut s’attendre à ce que cette tendance s’accéléré jusqu’au point où la plupart des gens auront cinq a dix projets en cours, certains payés et d’autres non, plutôt que d’avoir un travail «quotidien».

Cette évolution – passer d’un emploi par personne à cinq à dix projets par personne – change fondamentalement plus la société que quelqu’un qui «fasse un extra» ou «ait deux boulots». C’est une fin précise à l’économie industrielle. Voici quelques changements que cela implique, tous pouvant déjà être observés ici ou là dans le secteur informatique:

  • La fin des lieux de travail fixes. Les gens travailleront où ils voudront, typiquement depuis des cafés ou autres tiers-lieux. «Aller au bureau» n’existera plus comme un concept, à l’exception de quelques services à la personne.
  • La fin des horaires de travail. Les gens ne travailleront plus non seulement d’où ils veulent, mais aussi quand ils le veulent – ou en concordance avec l’équipe sur un projet commun. Les fuseaux horaires s’assureront qu’il n’y aura pas d’horaires de bureaux puisque les gens coopéreront depuis l’Europe, l’Amérique du Nord et du Sud, la Chine, l’Inde, l’Australie, et ainsi de suite, tous au même moment.

Il y a bien plus de conséquences similaires telle que la disparition des «boulots d’une journée». Cela signifie une décentralisation massive de la prise de décision pour soutenir l’économie – voilà pourquoi je la nomme économie de l’essaim. C’est intéressant de la comparer aux concepts antérieurs.

Le capitalisme, quand il fonctionne, est supposé distribuer les ressources de manière optimales grâce à la décentralisation des décisions. Diverses formes de corruption ont détourné des lois et des marchés qui se nomment eux-mêmes capitalistes mais qui concentrent les ressources là où elles sont déjà rassemblées – «rendant le riche plus riche», et faisant du capitalisme un mot détestable – mais dans mon esprit, au moins l’idée de décision décentralisée résonne fortement avec les idéaux pirates.

Toutefois, le modèle capitaliste a échoué à prédire ce qui s’est déjà produit. Dans un modèle capitaliste, Linux et Wikipédia – 10 000 volontaires qui s’unissent pour créer un produit de manière bénévole, et où le produit est si incroyablement bon qu’il dépasse les meilleures alternatives commerciales – n’arrive simplement pas. Mais ça s’est déjà produit. C’est possible dans la pensée de l’économie de l’essaim.

En même temps, l’entrepreneuriat est une valeur très forte dans les idéaux pirates. Nous apprenons en faisant et ne demandons par la permission quand nous décidons d’arranger quelque chose. Nous attendons des gens de prendre des initiatives de leur propre gré s’ils sont insatisfaits par quelque chose, et nous voulons promouvoir cette prise de risque.

Nous savons que la communauté ne fait pas que tolérer la prise de risque mais en plus la promeut activement, est la communauté qui sort par le haut. Par contraste, une communauté ou une société où les gens ne peuvent pas se permettre de perdre leur position actuelle est une communauté sans entrepreneurs et sans innovation.

Cela mène à l’argument le plus logique pour le Revenu de Base Universel jamais trouvé : la société dans sa globalité bénéficie d’un environnement favorisant la prise de risque. Et, si vous pouvez proposer un mécanisme où chacun peut tester n’importe quelle idée idiote de commerce sans risquer de s’endetter ou de devenir SDF, plus de gens innoveront et prendront des risques… ainsi la société utilisant ce mécanisme aura un avantage compétitif.

J’imagine un Revenu de Base Universel qui remplacerait tous les minima sociaux, un revenu inconditionnel, qui suffirait à la location d’un T1, dans la banlieue proche d’une ville qui en vaille la peine, ainsi qu’aux frais de nourriture et au minimum nécessaire pour démarrer leur nouvelle entreprise. Imaginez un gros bouton rouge de «réinitialisation économique», qui permettrait de repartir à zéro suite à l’échec du lancement d’une startup. Vous vous retrouvez dans un studio, à portée de navette d’une métropole, en conservant l’équipement nécessaire pour vous lancer sur votre projet suivant, prêt à repartir sur les chapeaux de roue. De plus, rien n’empêcherait deux ou plusieurs personnes de rassembler leur revenu de base, pour améliorer par exemple leur cadre de vie, etc… En pur bonus, ce combat pour une compétitivité à long terme résoudrait également un certain nombre de problèmes sociaux, tels que celui des sans-abris. (Les lecteurs de Reddit savent que l’on peut être sans domicile fixe un an ou deux, et se relever, parfois en lançant une société prospère.)

Ces mécanismes (la faillite personnelle et la sécurité sociale) existent déjà en substance. Le RBUrendrait plus simples et rapides les processus permettant le retour à la création d’entreprise.

L’on peut se demander si le Parti Pirate, et si ces observations et tendances sont une politique de gauche ou de droite. Mais c’est sans intérêt : l’échiquier gauche-droite est basé sur l’économie industrielle, or ces idées se basent sur l’observation que l’économie industrielle se dissout. Cela n’a aucun sens d’essayer de placer les conséquences du système émergent à l’intérieur du modèle qu’il remplace et rend obsolète.

Malgré ce, on peut observer que ces idées sont au moins compatibles avec le libre marché capitaliste et avec le socialisme, avec une préférence pour un marché fort et non-régulé et de très forts avantages sociaux. Néanmoins la base de nos convictions ne sont ni le «marché libre» de l’ère industrielle ni le «modèle social» de l’ère socialiste : c’est l’idéal de «décentralisation des décisions» du logiciel libre associé à l’idéal de «promotion de la prise de risque et optimisation pour la compétitivité» de l’open-source. Il se trouve qu’ils partagent les mêmes champs politiques, mais viennent de convictions entièrement différentes basées sur l’économie de l’essaim et non sur l’économie industrielle.

Évidemment, beaucoup d’intérêts investis résisteront à ce changement. Les syndicats de travailleurs, en particulier, le détesteront malgré le fait qu’enfin cela «libère le travailleur des menottes du capital», comme ils le diraient dans leur idéologie. La raison pour laquelle les syndicats de travailleurs le combattront bec et ongles, c’est que ce changement les rendra instantanément obsolètes. Lors des dernières décennies leur propre pouvoir leur est devenu plus important que de parvenir leurs buts.

Voyons si les Canutes contemporains peuvent ordonner à la marée de ne pas monter.

>>> Source sur : http://politiquedunetz.sploing.fr/2013/09/reflexions-sur-leconomie-de-lessaim-a-venir/

>>> Ecrit par  Falkvinge / traduit par  Amok, Farlistener, Pouhiou et VictorToulouse

Le revenu de base pour réconcilier l’art et la société

Le revenu de base pour réconcilier l’art et la société

Pour être reconnu comme un « vrai » artiste, faut-il ne faire que ça ? Recevoir des subventions ? Pour le metteur en scène Pierre-Jérôme Adjedj, la transformation amenée par le revenu de base rendra caduques ces questions, libérant l’expression de la créativité, que ce soit pour une oeuvre ou pour la vie.

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Il m’est souvent arrivé de regretter chez nombre de mes collègues du spectacle vivant le manque d’appétit, affiché ou profond, pour la chose politique. Certes il est toujours de bon ton de truffer les notes d’intention et les programmes de salles d’arguments vibrants expliquant la portée politique de tel projet, puisqu’il « parle de la société d’aujourd’hui » . Pour autant, dans les faits, le rapport à la politique et l’impertinence qui l’accompagne s’éteint bien souvent au seuil de l’institution, pour qui la ligne de carrière d’un artiste suit de plus en plus souvent la couture de son pantalon, et il devient parfois difficile de parler politique dans un milieu où (presque) tout le monde est « évidemment » de gauche.

J’aurais pu choisir de développer, à partir de ce constat de départ, tout un propos sur l’éducation populaire, mais je serais vite tombé dans la paraphrase de Frank Lepage et de ceux qui, avec lui, ont magnifiquement développé les réflexions récentes sur ce sujet. Non, ce qui motive cet article est un sujet qui, a priori n’a aucun rapport avec l’art: le revenu de base ou allocation universelle.

La première chose qui vient à l’esprit quand on parle d’argent et d’artistes en France, c’est le statut d’intermittent du spectacle. En lisant ce qui suit, les détracteurs de ce système et de leurs bénéficiaires ne manqueront pas de s’exclamer :

« ça ne leur suffit plus d’avoir un régime de privilégiés, maintenant ils veulent carrément être payés sans bosser ! ».

Mais je me dois d’apporter immédiatement deux précisions : par l’effet d’un choix qui découle de mon expatriation en Allemagne et non d’une perte de statut, je ne suis plus intermittent depuis plus de deux ans et suis donc extrêmement à l’aise avec le sujet. Et puis ce n’est pas une question d’argent. Ou pas que…

 

>>> Source & suite sur : http://revenudebase.info/2013/09/revenu-de-base-art-creation/ 

Article initialement paru le 22 août 2013 sur Le Tadorne.

Crédits photo: AttributionNoncommercial Eric Parker et Attribution Mumu Silva

L’édito du 21…

L’édito du 21…

En cette journée toute particulière, je voulais vous transmettre un message…

…de Paix & de Liberté 🙂

 

édito du 21 septembre

« La Journée internationale de la paix est célébrée chaque année le 21 septembre. Elle est dédiée à la paix et particulièrement à l’absence de guerre, qui doit se manifester par un cessez-le-feu dans les zones de combat. Elle est observée dans de nombreux pays depuis sa création en 1981. »

J’espère de tout cœur que toutes ces guerres & querelles stupides finirons par s’arrêter … elles ont fait tant de victimes innocentes …

En cette journée toute particulière, je pourrais également vous parler de culture libre, de biens communs, ou de divers autres projets que j’ai en tête depuis quelque temps déjà… mais ça sera pour une autre fois…

édito2 du 21 septembre

… Je vous invite simplement à consulter régulièrement les différentes composantes de mon site, qui je l’espère devraient accueillir une autre nouveauté d’ici la fin de l’année …

J’espère que vous y trouverez votre bonheur 🙂

Cordialement,

sam7

“démocratie et monnaie”

“démocratie et monnaie”

Monnaie Libre n°10 avec Etienne Chouard

Dans cet épisode Monnaie Libre reçoit Etienne Chouard qui, depuis 7 ans et le référendum Européen de 2005, analyse explique et développe ses thèses qui démontrent l’aspect non-démocratique de nos institutions à commencer par la Constitution elle-même. Démontant les principes qui privent le peuple de toute souveraineté il propose une assemblée Constituante permanente, renouvelée par tirage au sort, brisant le lien incestueux entre les Constituants et les élus. Mais son analyse ne s’arrête pas là car elle comprend aussi le rôle fondamental que joue le pouvoir de création monétaire dans ce mécanisme politique ainsi que dans les biais qui conduisent à ce que nous appelons les « crises ».

« Une heure avec Stéphane (Laborde), c’est forcément trop court :)

J’ai toujours peur de vous mettre en overdose : vous allez finir par en avoir marre un jour, des antiennes d’Étienne :)

C’est l’occasion pour moi, de signaler le travail de Stéphane, original et stimulant, sur la création monétaire, ce qu’il appelle la « Théorie Relative de la Monnaie », TRM :
http://www.creationmonetaire.info/2011/06/theorie-relative-de-la-monnaie-20.html.

Nous devrions réclamer —ou plutôt organiser nous-mêmes— des débats publics approfondis entre les tenants des différentes alternatives monétaires : notamment, le crédit social et le dividende universel du Major Douglas, le 100% Money de Fisher, la TRM de Stéphane, le revenu de base et la TVA sociale, l’écosociétalisme défendu par André-Jacques Holbecq, le salaire à vie et le financement de l’économie par la cotisation sociale de Friot, la monnaie fondante de Gesell défendue par Lietaer et d’autres, etc. : nous apprendrons beaucoup d’une controverse publique (respectueuse et bienveillante) entre ces résistants sur un sujet aussi décisif pour la prospérité générale : comment voulons-nous financer notre économie et nous protéger contre les accapareurs. »

Etienne Chouard

Etienne Chouard

 

 Monnaie Libre n°10 avec Etienne Chouard « démocratie et monnaie »; [ 1:15:11 | 59.42 MB ]Play in Popup | Download | diffusée sous Licence Creative Commons Attribution 3.0
 Monnaie Libre n°10 [ 1:15:12 | 68.84 MB ] Play in Popup | Download

 

>>> Sources & plus d’infos sur :

Comprendre sa fiche de paie #tuto #inculture

Comprendre sa fiche de paie #tuto #inculture

 

lepage tanguy fiche de paie

Ma femme a eu la joie de recevoir sa première fiche de paie depuis sa récente embauche. Et comme une grande majorité d’entre nous, elle n’y comprend rien.

Une bonne occasion de ressortir ce tutoriel de Franck Lepage et Gaël Tanguy qui t’expliquent avec pédagogie et un brin d’humour une vision pointue de la chose.

(la video devrait démarrer au bon endroit, si ce n’est pas le cas, se rendre à la 53eme minute)

La vidéo en entier / Une production de Le Pavé qui est une scop

>>> Source sur : http://jcfrog.com/blog/comprendre-sa-fiche-de-paie-tuto-inculture/

Chypre: décryptage du revenu minimum garanti

Chypre: décryptage du revenu minimum garanti

Le 26 juillet dernier, Chypre a dévoilé un programme visant à mettre en place un « revenu minimum garanti » d’ici à l’été 2014. Mais contrairement aux apparences, cette mesure diffère en de nombreux points de l’idée d’un revenu de base universel que nous défendons.

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Alors que le pays essaie de se remettre sur pied après un plan de sauvetage dramatique qui a secoué l’économie de la petite île, le Président Chypriote Nicos Anastasiades a fait une annonce surprenante pour un conservateur : il a promis que tous les citoyens du pays auraient droit, d’ici juin 2014, à un « revenu minimum garanti ».

En principe, le plan paraît intéressant : « Les bénéficiaires seront nos concitoyens qui n’ont qu’un revenu inférieur à celui permettant de leur assurer une vie digne, sans prendre en compte l’âge, la classe ou la situation professionnelle » a affirmé Anastasiades.

Le plan inclut aussi des mesures visant à rationaliser le système social et fiscal de Chypre. Ainsi le Président a-t-il précisé que  le programme serait « financé par des aides sociales distribuées par des ministères et différents services de l’Etat, qui ont auparavant été mal ciblées et souvent données arbitrairement. » Le principe a d’ailleurs été salué dans un second article du Cyprus Mail.

Quelques promoteurs du revenu de base se sont réjouis de la nouvelle : « Si le programme prend effet comme décrit, ce sera le premier vrai « revenu de base garanti » (RBG) au monde, tel que défini par le Réseau américain du revenu de base garanti» s’est enthousiasmé le site Basic Income News. Cet article a par conséquent connu un certain succès sur les réseaux sociaux.

Un bémol de taille

Malheureusement, une citation importante d’Anastasiades parue dans le Cyprus Mail est passée plus inaperçue :

« La seule condition préalable, mais absolument nécessaire, est qu’ils ne refusent pas les offres d’emploi et qu’ils s’impliquent dans les programmes de continuation de l’emploi déterminés par l’Etat »

Ce qui semblait être un grand pas vers un revenu de base universel s’avère en fait être une réforme rétrograde visant à forcer les gens à se présenter inlassablement sur le marché du travail, pour ne pas se voir retirer l’aide sociale. Et de fait, cela n’a finalement plus grand chose à voir avec le principe d’un revenu de base inconditionnel tel que défini par le Réseau Mondial du Revenu de Base (BIEN):

Un revenu de base est un revenu alloué à tous sur une base individuelle, sans condition de ressources ni nécessité de travail. C’est une forme de revenu minimum garanti qui diffère en trois points importants des mesures existant déjà dans plusieurs pays européens :

  1. Il est distribué aux individus plutôt qu’aux foyers ;
  2. il est alloué sans tenir compte des revenus provenant d’autres sources ;
  3. il est alloué sans condition de performance d’un travail ou d’acceptation d’un emploi s’il est proposé.

Bien que reconnaissant que la proposition était un « pas courageux dans la bonne direction », la jeune initiative citoyenne grecque pour un revenu de base pointe du doigt les défauts de cette proposition de revenu minimum, et notamment l’effet de stigmatisation et la trappe à pauvreté que la conditionnalité du revenu minimum garanti implique généralement :

Typiquement, si les bénéficiaires doivent prouver qu’ils sont « assez pauvres » pour mériter un revenu de soutien, cela bloque leurs efforts pour ne plus dépendre de cette allocation.

Un plan poussé par la Troika !

Il convient aussi de noter que l’idée de la réforme ne vient pas de nulle part, et encore moins de l’unique bonne volonté du Président (conservateur !) chypriote. En réalité, le principe du revenu minimum proposé à Chypre faisait partie du mémorandum signé en mars dernier par le gouvernement chypriote et la troïka, celui-là même qui a déclenché le plan de sauvetage de 10 milliards d’euros pour Chypre… et l’austérité qui l’accompagne. On peut ainsi lire en page 26 de ce document:

La réforme de l’assistance publique prévue doit s’assurer que l’assistance sociale serve de filet de sécurité pour garantir un revenu minimum à ceux qui ne sont pas en mesure de subvenir à un niveau de vie basique, tout en conservant les incitations à accepter un emploi, garantissant la cohérence avec une réforme du système social.

En conclusion, il paraît clair que le revenu minimum garanti en question est une proposition bien distincte de ce que l’on pourrait qualifier de revenu de base, même si c’est un sujet que les promoteurs d’un revenu de base doivent surveiller de près. L’émergence d’un débat plus large sur le revenu de base ne peut qu’être facilitée par ce genre de réformes. A suivre donc !


>>> Adaptation d’un article publié en anglais sur basicincome.org.uk.

>>> Crédit image:Attribution Nicolas Raymond

>>> Source sur : http://revenudebase.info/2013/08/revenu-minimum-garanti-chypre/

L’unité monétaire RdB & Revenu de Base : la Masse Monétaire exprimée dans elle-même

L’unité monétaire RdB

Comme nous avons déjà pu l’expliquer plusieurs fois, un système monétaire basé sur un Revenu de Base (RdB, ou DU comme Dividende Universel), a un nombre d’unités monétaires fixe, qui ne varie aucunement dans le temps, du moment que l’on prenne le bon référentiel de mesure, celui qui compte en nombre de RdB.

Concrètement cela signifie qu’un individu qui souhaite utiliser le RdB, l’adopter et développer une économie sur cette base, peut commencer immédiatement par la première étape qui consiste à tout exprimer, mesurer et échanger dans l’unité monétaire RdB.

Ce faisant, non seulement cet individu participe librement de la compréhension du RdB, mais il participe librement aussi à sa diffusion, et à l’adoption d’une nouvelle mesure de toute valeur économique dans l’unité ainsi choisie.

Compter en RdB

 

 

Revenu de Base : la Masse Monétaire exprimée dans elle-même

Comme je l’ai expliqué dans « l’unité monétaire RdB » , on peut actualiser directement la notion de monnaie libre, en adoptant immédiatement son unité relativiste de mesure monétaire qui fait référence àson fondement.

Exprimer toute mesure économique en RdB, participe de la connaissance de cette unité de mesure relativiste, de sa diffusion, de l’intérêt pour sa compréhension, et de l’aspiration pour sa généralisation.

Utiliser d’autres unités de mesure, participe des mêmes propriétés pour les fondements de ces autres unités. Aussi un relativiste, tenant de l’adoption, du développement et de l’utilisation d’une monnaie libre, devrait autant que possible utiliser l’unité de mesure compatible avec le fondement qu’il contribue ainsi à exprimer.

 

Tout d’abord nous pouvons récupérer l’historique de l’évolution du proto-RdB Français exprimée dans l’unité €. Ensuite, nous récupérons les données concernant l’évolution de la masse monétaire exprimée dans cette même unité €, et publiée tous les mois sur le site de la BCE. Il est donc maintenant facile d’exprimer la masse monétaire directement dans elle-même, c’est à dire en nombre de revenus de bases. 

On calculera en sus aisément, étant donnés les 330 millions de citoyens de la zone €, que cette masse monétaire représente donc en 2013, 20 000 millions RdB / 330 millions de citoyens = 60 RdB par citoyen. Ainsi un citoyen qui aurait 60 RdB sur son compte monétaire serait situé exactement à la moyenne de la zone monétaire (et un responsable de famille devrait multiplier par le nombre d’individus dans cette famille).

Ainsi donc nous percevons directement par ce changement d’unité, que de 2001 à 2008 la création monétaire a doublé en nombre de Revenu de Base, ce qui signifie que la monnaie a été créée au bénéfice d’une catégorie spécifique de citoyens qui en a pleinement bénéficié, au détriment de la base monétaire relativiste : le Revenu de Base. Etant donné ensuite que de 2008 à 2013, le rattrapage n’a pas été effectué, l’inéquité reste pleinement active depuis 2001. Cette création monétaire arbitraire est pleinement irrattrapable pour les 12 ans cumulés de son application.

Il ne sera pas en effet possible de réparer cette distribution illégitime des ressources pour tous ceux qui sont passés de vie à trépas pendant cette durée, ni pour ceux qui seront décédés d’ici à ce qu’un jour, un tribunal librement établi prenne en charge l’application des réparations économiques pour tous les dégâts individuels ainsi engendrés et maintenus arbitrairement dans la durée. Pour conclure, un dernier aperçu sur l’évolution du bilan de la BCE elle-même, qui participe directement de l’arbitraire, à l’aide des dénommés « QE = Quantitative Easing » qui ne sont qu’une distribution arbitraire d’une monnaie auto-proclamé « commune », pour les uns, au détriment des autres.

>>> Sources & plus d’infos (& graphiques) sur :

 

>>> Ce contenu a été publié dans Création Monétaire par galuel.

La première guerre civile mondiale

La première guerre civile mondiale

Chaque jour qui passe apporte son lot de confirmation sur une vérité que beaucoup voudraient ignorer : nous sommes en guerre. Une guerre larvée, relativement calme mais une guerre tout de même.

La première guerre civile mondiale

Contrairement à une guerre traditionnelle, une guerre civile n’a pas de front bien tracé, de belligérants clairement identifiables à la couleur de leur uniforme. Chaque camp est partout, au sein d’une même ville, d’un même quartier, d’une même famille.

D’un côté, nous avons une classe de pouvoir. Riches, puissants, ils ont l’habitude de contrôler, ils ne connaissent pas le doute. Ils décident et sont intimement persuadés de le faire dans l’intérêt général. Beaucoup, ni riches ni puissants, les soutiennent. Par peur du changement. Par habitude. Par intérêt personnel. Par crainte de perdre certains acquis. Ou par incapacité intellectuelle de comprendre la révolution à l’œuvre.

De l’autre, voici la génération numérique. Issus de tous les sexes, tous les âges, toutes les cultures, tous les emplacements géographiques. Ils discutent entre eux, s’échangent des expériences. Découvrant leurs différences, ils se cherchent des points communs en remettant tout en question, jusqu’à la foi et aux valeurs profondes de leurs parents.

Cette population a développé des valeurs qui lui sont propres mais également une intelligence analytique hors du commun. Les outils dont elle dispose lui permettent de pointer très vite les contradictions, de poser les questions pertinentes, de soulever le voile des apparences. À travers des milliers de kilomètres de distance, ses membres peuvent ressentir de l’empathie pour tous les humains.

Un fossé grandissant

Longtemps, j’ai été persuadé qu’il ne s’agissait que d’une question de temps. Que la culture numérique imprégnerait de plus en plus chaque individu et que les plus réfractaires finiraient par disparaître, au fil des générations et du renouvellement naturel.

Malgré la popularisation des outils tels que le smartphone ou Twitter, cette fracture ne s’est pas résorbée. Au contraire, elle n’a fait que s’empirer. L’ancienne génération n’a pas adopté la culture numérique. Elle s’est contentée de manipuler aveuglement les outils sans les comprendre, en une parodie désespérée du culte du cargo. Résultats : des musiciens qui insultent leurs propres fans, des journaux dont le site web, envahi de publicités, semble être une copie conforme de la version papier, des jeunes politiciens qui utilisent Facebook ou Twitter comme une machine à publier des communiqués de presse sans jamais tenter de communiquer avec leur électorat.

Il y a 40 ans, deux journalistes révélaient au monde que le président de la nation la plus puissante utilisait les services secrets pour mettre sur écoute ses adversaires politiques. Ce travail d’investigation leur vaudra le prix Pulitzer et mènera à la démission du président.

Aujourd’hui, des acteurs imprégnés de culture numérique révèlent au monde que le président à mis le monde entier sur écoute ! Qu’il envoie des hommes massacrer cyniquement des civils. Ces révélations leur vaudront 35 ans de prison pour l’un et une traque à travers le monde entier pour l’autre. Le président en question est, quant à lui, titulaire d’un prix Nobel de la paix.

La mort du journalisme

Contrairement au Watergate, il n’est plus possible de compter sur la presse. Une grand partie des journalistes ont tout simplement cessé tout travail de fond ou d’analyse. Les journaux sont devenus des organes de divertissement ou de propagande. Un esprit un peu critique est capable de démonter la majorité des articles en quelques minutes de recherches sur le web.

Et lorsque certains journalistes commencent à creuser, ils voient leur famille se faire arrêter et détenir sans raison, ils reçoivent des menaces politiques et sont forcés de détruire leur matériel. Le site Groklaw, qui fut un site déterminant dans la publication d’actualités liées à des grands procès industriels, vient de fermer car sa créatrice a pris peur.

La classe dirigeante a décidé que le journalisme devait se contenter de deux choses : faire craindre le terrorisme, afin de justifier le contrôle total, et agiter le spectre de la perte d’emplois, afin de donner une impression d’inéluctabilité face aux choix personnels.

Bien sûr, tout cela n’a pas été mis en place consciemment. La plupart des acteurs sont intiment persuadés d’œuvrer pour le bien collectif, de savoir ce qui est bon pour l’humanité.

On vous fera croire que l’espionnage des mails ou l’affaire Wikileaks sont des détails, que les questions importantes sont l’économie, l’emploi ou les résultats sportifs. Mais ces questions dépendent directement de l’issue du combat qui est en train de se jouer. Les grandes crises financières et les guerres actuelles ont été créées de toutes pièces par la classe actuellement au pouvoir. La génération numérique, porteuse de propositions nouvelles, est bâillonnée, étouffée, moquée ou persécutée.

L’état de panique

En 1974, pour la classe dirigeante il est plus facile de sacrifier Nixon et de faire tomber quelques têtes avec lui. Le parallèle avec la situation actuelle est troublant. La classe dirigeante a peur, elle est dans un état de panique et n’agit plus de manière rationnelle. Elle cherche à faire des exemples à tout prix, à colmater les fuites en espérant qu’il ne s’agit que de quelques cas isolés.

Ils n’hésitent plus à utiliser les lois anti-terroristes de manière inique, contre les journalistes eux-mêmes. Ceux qui prédisaient de telles choses il y a un an étaient traités de paranoïaques. Mais les plus pessimistes ne les avaient probablement pas imaginées aussi rapidement, aussi directement.

La destruction des disques durs du Guardian est certainement l’événement le plus emblématique. Son inutilité, son absurdité totale ne peuvent masquer la violence politique d’un gouvernement qui impose sa volonté par la menace à un organe de presse reconnu et réputé.

Cet épisode illustre la totale incompréhension du monde moderne dont fait preuve la classe dirigeante. Un monde qu’elle pense diriger mais qui échappe à son contrôle. Se drapant dans la ridicule autorité de son ignorance, elle déclare ouvertement la guerre aux citoyens du monde entier.

Une guerre qu’elle ne peut pas gagner, qui est déjà perdue. Mais qu’elle va tenter de faire durer en entraînant dans leur chute de nombreuses victimes qui seront injustement emprisonnées pendant des années, torturées, arrêtées, harcelées, détruites moralement, poussées au suicide, traquées à travers le monde.

C’est déjà le cas aujourd’hui. Et parce que vous aurez eu le malheur d’être sur le mauvais avion ou d’avoir envoyé un email à la mauvaise personne, vous pourriez être le prochain sur la liste. Il n’y a pas de neutralité possible. Nous sommes en guerre.

>>> Source sur : http://ploum.net/la-premiere-guerre-civile-mondiale/

>>> Photo par Jayel AheramEnglish version available on Falkvinge.net.

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>>> The La première guerre civile mondiale by Lionel Dricot, unless otherwise expressly stated, is licensed under a Creative Commons Attribution 2.0 Belgium License.

 

Le revenu de base dans le grand bain démocratique

Le revenu de base dans le grand bain démocratique

Entre craintes de récupérations et nécessité de coopérer par delà les clivages traditionnels, le mouvement pour un revenu de base en France est en train de vivre un moment charnière. Une analyse de Olivier Sarrat initialement publiée sur son blog ‘Gratte-ciel horizontal’.

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L’idée d’un revenu garanti est ancienne: de nombreux projets, variés, contradictoires, parfois antinomiques, ont été pensés, voire expérimentés pour partie (voir ce précédent article). Chaque concepteur ou groupe derrière un projet a naturellement tendance à considérer sa vision comme la meilleure, et les autres comme moins abouties voire dangereuses. C’est ainsi que la construction des idées se fait, que le débat avance, parfois dans une contradiction rhétorique où les mérites de ses contradicteurs peuvent être reconnus avec cordialité. La question de l’acceptation de cette idée et l’acquisition d’une légitimité suffisante pour une mise en place à grande échelle est davantage absente des quelques lectures, films ou conférences auxquels j’ai pu être exposé sur le sujet.

Dans un débat sur le sujet d’un rapprochement EELV – Parti de Gauche tenu chez Mediapart entre Pascal Durand et Jean-Luc Mélenchon, ce dernier a énoncé un axiome fondamental de la méthode politique qu’il voudrait mettre en œuvre pour bâtir sa sixième République : « Je crois à la loi des nombres ». Dans son projet de nouvelle constitution, il rappelle souvent que c’est le peuple via le poids de majorités qui façonnera le détail de la loi fondamentale de notre Etat. Il présente donc dans son projet politique une réforme profonde qu’il voudrait mener, mais y intègre les éléments de méthode pour donner à cette réforme toute la légitimité nécessaire.

Des questions qui se multiplient à l’infini

Le revenu garanti doit-il être versé en monnaie nationale ou avec un panaché de monnaie nationale, locale et de biens en nature ? Doit-on aller vers un revenu de base que chacun peut compléter librement, ou vers une révision complète du rapport au travail dans lequel le revenu est intégralement versé via des organismes centralisateurs en fonction de la qualification démontrée de chacun ?

Les questions se multiplient à l’infini, et les options sont nombreuses et ardemment discutées entre les tenants de chacune des formes de revenu garanti. Mais dans le même temps, une immense majorité de la population n’a même pas conscience qu’il existe une idée comme le revenu universel, ni même que cette idée amène des projets politiques sérieux et de réelles mises en œuvre.

Le projet d’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) sur le revenu de base inconditionnel ne fait pas consensus entre les différents projets existants. La mobilisation derrière cette pétition reste faible, et avec la trajectoire actuelle de signatures, nous n’arriverions qu’à 10% de l’objectif de 1.000.0000 de signatures au terme de la période de collecte le 14 janvier 2014.

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Les avis critiques sur le texte proposé par l’ICE le trouvent trop flou, trop libéral, etc. En poussant à la signature de cette pétition, certains craignent une récupération de leur idée par d’autres dans des termes qui ne leur conviennent pas. Ils préfèrent le statu quo de l’avance à petite vitesse, du débat entre initiés progressant lentement au sein des couches les plus politisées de la population, au risque du grand bain démocratique dans lequel certains projets pourraient prendre un ascendant qui leur paraît trop préjudiciable.

La réalité des réformes démocratiques montre que le plus souvent la mise en œuvre d’une idée arrive nécessairement à une forme de compromis où chacun y retrouve certains points fondamentaux, mais personne n’est pleinement satisfait. L’horizon à moyen terme qui pourrait voir s’instaurer un revenu de base sera de cette forme. Il faut à mon sens décorréler deux choses : d’une part l’affûtage des arguments à travers le processus de progression nécessaire du débat au sein de la population pour qu’un projet de revenu de base se concrétise, et d’autre part la constitution pour chacun de son projet de revenu de base ‘idéal’.

>>> Source & suite sur : http://revenudebase.info/2013/08/revenu-de-base-depasser-clivages/


Article initialement publié sur le blog « Gratte-Ciel Horizontal »

Crédit images: PaternitéPartage selon les Conditions Initiales __fito__

Commentaires sur les quatre libertés économiques

Commentaires sur les quatre libertés économiques

 

Il m’a semblé pertinent de compiler dans ces cinq seules pages un approfondissement sous forme de commentaires des quatre libertés économiques de la Théorie Relative de la Monnaie.

En tenant compte des difficultés de compréhension que j’ai pu constater sur certains points, dues pour l’essentiel à la difficulté qu’il peut y avoir de changer ainsi de paradigme de référence, j’y ai apporté de manière condensée, des éléments qui peuvent aider le nouveau lecteur à découvrir plus aisément le contenu et le sens effectifs de la TRM.