Les promesses d’une démocratie numérique

Les promesses d’une démocratie numérique

Les valeurs et pratiques de la démocratie ouverte (OpenGov) sont intimement melées à celles dunumérique et d’internet. Comme si un glissement s’effectuait petit à petit depuis les réseaux jusque dans les couloirs de nos assemblées, gouvernements et instances démocratiques.

Mais alors, quels changements adviendraient dans un système qui deviendrait plus empreint des ces pratiques et valeurs numériques ? Quelles promesses derrière les concepts de démocratie ouverte ou dedémocratie liquide ?

Les valeurs

Quelles sont ces valeurs et pratiques propres au numérique et à internet ?

  • Le partage (d’informations, d’idées, de contenus, de musiques, de films…),
  • La liberté (avec notamment les logiciels libres, la gratuité et l’échange plutôt que l’achat, l’effacement des frontières…),
  • La mise en capacité d’action (beaucoup d’informations, de données et d’actions deviennent accessibles rapidement et facilement pour un grand nombre de personnes),
  • La transparence (on le voit par exemple avec le mouvement de l’OpenData mais aussi avec Wikileaks),
  • Les modèles collaboratifs et le « faire ensemble » (par exemple dans la rédaction sur Wikipedia ou dans la conception de logiciels OpenSource),
  • La participation (sur les réseaux sociaux, dans les commentaires, sur des plateforme de mobilisation comme Avaaz…),
  • La transversalité et l’horizontalité (l’échange et la production de pair à pair, les organisations en réseau…).

Le changement

On imagine bien que si on reprend toutes ces valeurs et ces pratiques pour les imaginer dans la démocratie …et si on pousse la logique jusqu’au bout, alors le numérique peut changer beaucoup de choses au fonctionnement de nos démocraties.

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut faire le chemin petit à petit. Le changement se fera probablement plutôt dans la durée et non pas de manière radicale et révolutionnaire.

Le citoyen de demain

Génération Y from adesias. on Vimeo.

Un citoyen né avec le numérique ne comprendra pas de ne pas avoir les moyens de participer facilement et/ou activement à la vie de la cité. C’est un sacré « changement social ». Et en termes de services publics, ça veut dire qu’il faudra sans doute donner à ce citoyen les moyens d’agir (ce que les anglosaxons appellent l’empowerment, littéralement la « capacitation » ou mise en capacité d’action du citoyen).

Evidemment cela impliquera de profonds changements dans le rôle des acteurs publics qui devront dorénavant faire « avec » le citoyen plutôt que faire « pour » lui.

La collectivité devient alors l'animateur d'une collaboration, plutôt que "prestataire de services publics".
C’est d’ailleurs tout le sens du volet collaboratif de la démocratie ouverte, qui préconise de changer des méthodes et des organisations trop rigides, pyramidales et exclusives vers plus d’ouverture, de transversalité et de coopération.

Oui mais…

De belles promesses, donc. Mais attention, il faudra aussi questionner tous les problèmes, valeurs et pratiques moins positives qui ont lieu sur internet (sécurité, failles et virus, risque de fichage, non maîtrise de nos données personnelles, chaos de la sur-information, difficiles modèles économiques, etc.)

Quoi qu’il en soit, la mutation est déjà là. Ces évolutions sont inéluctables. A nous d’être assez intelligents et créatifs pour s’en emparer plutôt que de les craindre.